Le constructeur de locomotives hybrides Railpower Technologies (T.P) tente d'éviter le déraillement en se plaçant sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.

Railpower a également annoncé hier le départ de son président et chef de la direction, José Mathieu. Celui-ci sera remplacé par Richard Laliberté, qui était jusqu'à maintenant vice-président à l'ingénierie de l'entreprise et qui portera le titre de chef de la restructuration.

 

La Cour supérieure du Québec a accordé hier une période initiale de protection de 30 jours à l'entreprise, soit jusqu'au 6 mars prochain.

Railpower, entreprise de Brossard, a fait savoir qu'elle poursuivra ses activités normales pendant la restructuration. Toutefois, elle fonctionne déjà au ralenti: la semaine dernière, Railpower a annoncé une réduction de 37% de ses effectifs dans le cadre d'un plan de réduction des coûts. Le nombre d'employés passe donc de 134 à 84.

L'entreprise, qui doit composer avec un carnet de commandes beaucoup trop mince, avait annoncé en octobre dernier qu'elle n'irait pas de l'avant avec la construction d'une nouvelle usine à Saint-Jean-sur-Richelieu, projet annoncé en mai 2008.

Railpower a réitéré hier qu'elle examinait toutes les solutions qui pouvaient s'offrir à elle, depuis la recherche de nouvelles sources de financement jusqu'à la recherche d'un acquéreur.

Bombardier intéressé?

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] , important manufacturier de locomotives en Europe, n'a pas voulu dire s'il considérait l'acquisition de Railpower.

«C'est encore trop récent, a affirmé le porte-parole de Bombardier Transport, Talal Zouaoui. Je ne peux ni confirmer, ni infirmer quoi que ce soit en termes d'intérêt vis-à-vis de cette entreprise.»

Il a cependant souligné que, même si Bombardier construisait des locomotives pour le transport de passagers et pour le transport de marchandises, la société se concentrait quand même sur le transport de passagers. Or, Railpower fabrique essentiellement des locomotives pour le transport de marchandises.

M. Zouaoui a avancé qu'on pouvait trouver des différences entre les deux types de locomotives.

«C'est un peu comme les différences entre les voitures et les camions, a-t-il indiqué. Il y a probablement des spécificités en termes de souplesse et de bruit qu'on ne retrouve peut-être pas dans les locomotives de fret.»

Teachers' en discussions

Le principal créancier de Railpower est la Caisse de retraite des enseignants de l'Ontario, Teachers', qui a investi 55 millions de dollars dans l'entreprise sous la forme de débentures convertibles.

La porte-parole de Teachers', Deborah Allan, a indiqué à La Presse Affaires hier que les représentants de l'organisme poursuivaient les discussions avec la nouvelle direction de Railpower «de façon constructive». Elle n'a pas voulu dire quelles étaient les solutions envisagées par Teachers'.

«Nous examinons la situation dans son ensemble ainsi que l'avenir de l'entreprise», a-t-elle déclaré.

L'action de Railpower a perdu 37,5% de sa valeur pour clôturer à 5 cents hier à la Bourse de Toronto. Le titre s'était échangé jusqu'à 6,69$ en décembre 2005. Au cours des 52 dernières semaines, il a atteint un sommet de 78 cents. C'était le 27 mai 2008.