L'inflation mensuelle aux États-Unis a bondi en janvier pour atteindre sa plus forte hausse en 4 ans, tandis que les ventes de détail ont affiché une progression plus importante que prévue, selon des chiffres publiés mercredi.

L'indice des prix à la consommation (CPI) a avancé de 0,6% en janvier en données corrigées des variations saisonnières par rapport à décembre, son rythme le plus fort depuis février 2013.

Les analystes s'attendaient à ce qu'il progresse de 0,3%. Les prix énergétiques ont tiré la hausse, augmentant de 4% sur le mois et de 10,8% sur un an.

Sur un an, en données brutes, l'indice progresse de 2,5%, largement au-dessus de l'objectif de 2% de la Réserve fédérale (Fed). C'est le glissement annuel le plus rapide depuis mars 2012, a indiqué le ministère du Travail.

La banque centrale, attentive à l'inflation pour fixer ses taux d'intérêt, préfère toutefois considérer l'indice PCE, qui se base sur les dépenses réelles des consommateurs et non sur un panier identique de produits comme le CPI. L'indice PCE est généralement inférieur au CPI. Il a progressé de 1,6% sur un an en décembre.

En janvier, sans les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation, l'inflation a modestement avancé de 0,3%, alors que les analystes tablaient sur +0,2%.

Le gouvernement a également publié l'indice des ventes des détaillants et restaurants qui a gagné 0,4% en janvier en données corrigées des variations saisonnières alors que les analystes s'attendaient à une modeste augmentation de 0,1%.

Les ventes de décembre, révisées à la hausse, ont finalement bondi de 1% au lieu de +0,6% dans leur première estimation.

Sur un an, elles sont en hausse de 5,6%.

La Réserve fédérale tient une réunion monétaire les 14 et 15 mars. Mardi, sa présidente, Janet Yellen, a averti que des hausses de taux d'intérêt se profilaient si l'inflation continuait d'augmenter comme prévu et que les créations d'emplois se poursuivaient.

Pour Ian Shepherdson de Pantheon Macroeconomics, un relèvement des taux dès le mois prochain semble un peu tôt mais «les chances ont augmenté». Il n'exclut pas un geste de la Fed au mois de mai même si la réunion monétaire du 3 mai ne prévoit pas de conférence de presse de la présidente de l'institution monétaire.

Paul Ashworth de Capital Economics estime également qu'une hausse des taux en mars est encore peu probable. Mais les hausses dans les ventes de détail, notamment la révision de décembre, lui font dire qu'«une amélioration de la confiance des consommateurs depuis l'élection du président Donald Trump semble se refléter dans cette accélération des dépenses des consommateurs».

Le ministère du Travail a publié mercredi également le salaire horaire réel qui, lui, a chuté en janvier de 0,5%. Ce chiffre résulte d'une modeste augmentation du salaire horaire moyen de 0,1% associée à l'augmentation des prix de 0,6%.