Le budget des États-Unis a affiché en août un déficit en nette hausse sur un an sous l'effet d'une augmentation des dépenses de santé et de retraites, a indiqué mardi le Trésor américain.

Le déficit lors du 11e mois de l'exercice budgétaire 2016, qui commence en octobre, s'est élevé à 107 milliards de dollars en données brutes, en augmentation de 66% par rapport à août 2015.

En données ajustées des variations calendaires, le recul du déficit en août est toutefois bien plus limité (-11%), a indiqué le Trésor. Ce repli s'explique surtout par un progrès des versements au titre du système d'assurance maladie pour les plus âgés (Medicare) et au titre des retraites.

Sans échéances d'impôts, le mois d'août a toujours été un mois déficitaire au cours des 62 dernières années d'exercice budgétaire, a précisé un expert du Trésor.

En données brutes, les recettes ont gonflé de 10% à 231 milliards de dollars tandis que les dépenses ont augmenté davantage, de 23%, à 338 milliards de dollars.

Sur les onze premiers mois de l'exercice, le déficit budgétaire américain est en progression de 17% à 621 milliards de dollars.

Pour l'ensemble de l'exercice 2016, le déficit budgétaire des États-Unis devrait atteindre 590 milliards de dollars, selon les récentes projections du Bureau du Budget du Congrès (CBO), qui datent du mois d'août et ont été révisées en hausse par rapport à celles de mars.

Lors de l'exercice 2015, le déficit budgétaire américain était tombé à son plus bas niveau depuis huit ans grâce à la reprise économique. Il s'est affiché à 439 milliards de dollars, ne représentant que 2,5% du produit intérieur brut (PIB).

L'année 2016 va signer le début d'une nouvelle période d'augmentation du déficit budgétaire annuel, prévoit le CBO qui estime qu'il va tripler d'ici 10 ans.

Non seulement les dépenses de l'État vont augmenter à cause des départs à la retraite de la génération des baby-boomers mais le Trésor va recevoir moins de dividendes de la part de la Banque centrale. Les rendements des achats d'actifs de la Fed, réalisés au cours de sa politique de soutien monétaire exceptionnel (QE) après la crise, vont en effet progressivement s'amenuiser.