La banque centrale des États-Unis (Fed) prendrait des «risques plus élevés» en remontant prématurément ses taux directeurs, maintenus proches de zéro depuis sept ans, estime le nouveau chef économiste du FMI dans un entretien avec l'AFP.

«Je pense qu'agir trop tôt est plus risqué (...) parce que si pour une raison ou une autre la Fed doit revenir sur cette première hausse, les marchés verraient ça comme quelque chose d'extrêmement important,» a déclaré mardi Maurice Obstfeld, qui a pris ses fonctions au Fonds monétaire international en septembre.

Après des mois de spéculations, la Réserve fédérale pourrait décider lors de sa prochaine réunion en décembre de relever ses taux pour la première fois depuis 2006, au motif que l'économie américaine serait assez solide pour supporter ce changement de cap.

Sans se prononcer précisément sur cette échéance, M. Obstfeld assure que les deux objectifs de la Fed -le plein emploi et une inflation stable- pourraient conduire l'institution à «attendre».

«Il y a beaucoup de données qui doivent être publiées entre maintenant et le mois de décembre», a ajouté cet ancien conseiller économique du président Obama.

«Je ne vois aucun risque important dans le fait d'attendre. Je ne suis pas sûr que les risques de passer à l'action soient gigantesques mais ils sont sans aucun doute plus élevés», détaille l'économiste.

Se tournant vers l'Europe, M. Obstfeld encourage par ailleurs la Banque centrale européenne (BCE) à  «étendre» son stimulus monétaire, en augmentant ses rachats d'actifs et en abaissant de nouveau ses taux.

«L'inflation reste basse, le chômage élevé et la croissance faible», assure-t-il, ajoutant que toutes les options à la disposition de la BCE seraient «tout à fait bienvenues».