Le gouverneur de Porto Rico a affirmé que l'île était dans l'incapacité de payer sa dette de 72 milliards de dollars, dans un entretien au New York Times, une déclaration de nature à secouer l'économie américaine.

«On ne peut pas rembourser la dette», a indiqué au quotidien publié dimanche le gouverneur Alejandro Garcia Padillo. «Il n'y a pas d'autre option. J'aimerais disposer d'une option plus facile. Ce n'est pas une question politique, c'est mathématique», a-t-il dit.

M. Padilla ainsi que de hauts fonctionnaires ont indiqué lors d'une interview la semaine passée au quotidien que l'île, qui a le statut de Commonwealth - État libre, mais associé aux États-Unis -, pourrait demander des concessions à  l'ensemble de ses créanciers.

Cela pourrait inclure, selon le Times, le report jusqu'à cinq ans du remboursement de certaines échéances ou bien l'allongement de la période de remboursement.

Au cours de la dernière décennie, en plein marasme économique, la dette de Porto Rico a doublé, alors que les investisseurs craignaient de plus en plus que le gouvernement soit à court de liquidités.

Le gouverneur de Porto Rico doit évoquer la question de la dette lundi soir lors d'une allocution télévisée.

«Nous devons faire en sorte que l'économie croisse», a indiqué Garcia Padilla au Times. «Si nous n'y parvenons pas, nous entrerons dans un engrenage fatal», a-t-il souligné.

En tant que Commonwealth, l'île ne peut pas déposer le bilan, ce qui signifie qu'un défaut de paiement pourrait prendre des années pour être résolu, a expliqué le Times.

Selon le quotidien, Porto Rico a un endettement obligataire municipal par personne plus important que celui de n'importe quel Etat américain.

Les problèmes financiers de l'île des Caraïbes, qui compte seulement 3,6 millions d'habitants, ont secoué le vaste marché des obligations municipales américaines, surtout après le précédent de la ville de Detroit qui s'est déclarée insolvable en 2013.

Dans le même temps, la Grèce fait face à une grave crise, les craintes de voir sortir le pays de la zone euro s'accroissant, alors qu'Athènes tente de préserver son système financier après l'échec des discussions avec ses créanciers.

La Grèce a annoncé lundi la fermeture de ses banques pour une semaine ainsi qu'un contrôle des capitaux, tout en ayant invité la population à garder son sang-froid.