Un responsable de la Réserve fédérale (Fed) américaine a estimé mercredi qu'une hausse des taux d'intérêt était peu probable avant le deuxième semestre 2015.

«Toute hausse des taux a peu de chance de se justifier au moins jusqu'au second semestre l'an prochain», a estimé Dennis Lockhart, président de la banque régionale de la Fed d'Atlanta, dans un discours à Miami.

Si la croissance de l'économie américaine parvient autour de 3% et que chômage et inflation se rapprochent suffisamment des objectifs de la Fed alors «un décollage graduel» des taux peut intervenir, a-t-il ajouté.

Selon ce membre non-votant cette année du Comité de politique monétaire (FOMC), la croissance au premier trimestre 2014 a été inférieure à 2% en rythme annuel, notamment à cause des conditions hivernales.

«La politique monétaire de la Fed devrait rester très accommodante pour quelque temps», a-t-il affirmé, rappelant que les injections de liquidités dans le système financier, qui sont progressivement réduites, devraient «tomber à zéro en octobre ou décembre» 2014.

Comme la présidente de la Fed, Janet Yellen, il regarde d'autres indicateurs du marché du travail plutôt que le seul taux de chômage pour évaluer la santé de l'emploi.

Depuis la récession, M. Lockhart estime ainsi à un million de plus le nombre de personnes qui sont découragées de chercher un emploi et qui ne sont pas comptabilisées dans les statistiques du chômage. Il évalue aussi à 5% de la force de travail - «un chiffre inhabituel» -, ceux qui n'ont pas trouvé de travail à temps plein.

Selon lui, si on tient compte de ceux qui ont renoncé à chercher un emploi ou qui travaillent à temps partiel faute de mieux, le taux de sans-emploi ou en emploi partiel involontaire pèse 12,6%,. Le taux de chômage officiel est de 6,7%, ce qui correspond à 10,5 millions de chômeurs.