Un groupe d'investisseurs américains emmené par Fairholme Capital Management propose de racheter les activités d'assurance sur les prêts immobiliers des organismes parapublics Fannie Mae et Freddie Mac, a indiqué le fonds mercredi.

Fairholme suggère de créer deux nouvelles sociétés privées et d'y injecter 52 milliards de dollars pour les capitaliser.

«La pièce maîtresse de la proposition est la création de nouvelles compagnies d'assurance privées, régulées par l'État, qui achèteraient, recapitaliseraient et géreraient les activités d'assurance de Fannie et Freddie», précise Fairholme dans un communiqué.

Ces nouvelles sociétés seraient capitalisées avec 34,6 milliards «provenant de la conversion d'actions préférentielles existantes» des deux organismes et de 17,3 milliards «de nouveaux capitaux levés à l'occasion d'une émission de droits de souscription».

Fairholme précise avoir soumis son offre à «des responsables du gouvernement» et dit s'être entretenu avec «de nombreux investisseurs» de Fannie et Freddie qui «soutiennent cette proposition». Il faudrait pour qu'elle aboutisse qu'elle soit approuvée par le département du Trésor américain et l'autorité de supervision des deux organismes, le FHFA.

Fannie et Freddie, deux géants du financement des prêts immobiliers, avaient été emportés par la crise des crédits hypothécaires à risque («subprime») et placés en septembre 2008 sous la tutelle de l'État américain qui avait dû les renflouer abondamment.

Mais après plusieurs années difficiles, Freddie Mac a annoncé début novembre qu'il allait verser un dividende record de 30,4 milliards au Trésor en décembre, lui permettant ainsi de finir de rembourser les aides publiques reçues pendant la crise.

L'accord actuel avec l'État ne prévoit pas de sortie de tutelle, et Freddie devrait donc continuer à verser des dividendes au Trésor.

L'institution jumelle Fannie Mae devrait aussi pouvoir bientôt clamer qu'elle a remboursé l'intégralité de ses dettes.

L'opération proposée mercredi par le groupe d'investisseurs permettrait de mettre fin au statut spécifique de Fannie et Freddie «sans perdre la valeur de leurs actifs opérationnels, essentiels au marché hypothécaire», assure Fairholme.

Selon ce plan, les actifs actuellement gérés par Fannie et Freddie resteraient sous la coupe du gouvernement qui les liquiderait au fur et à mesure.

Les activités des nouvelles sociétés créées perdraient elles les avantages dont bénéficient Fannie et Freddie en tant qu'organisme para-public, notamment la garantie que leur confère leur statut spécifique et les exemptions fiscales.

Dans une lettre adressée au directeur de la FHFA, le gestionnaire du fonds Fairholme Bruce Berkowitz, estime que «le constat est simple»: «les activités d'assurance de Fannie et Freddie sont encore à la traîne après cinq ans sous une tutelle qui a cessé d'être nécessaire pour protéger les marchés ou pour protéger la valeur».

«Nous pensons que la proposition (...) pourrait se révéler être la meilleure option possible» pour l'Etat, assure-t-il.