La Réserve Fédérale américaine pourrait décider une légère réduction de son massif soutien à l'économie dès la prochaine réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) en octobre si les données économiques le permettent, a indiqué vendredi James Bullard, président de l'antenne locale de Saint Louis de la Fed.

Dans un entretien à la chaîne câblée Bloomberg TV, James Bullard a indiqué que la décision «de la réunion de septembre avait été une décision serrée».

La Fed a opté pour le statu quo mercredi, surprenant les marchés qui s'attendaient à une réduction de ses injections de liquidités.

«Une modeste réduction» du soutien économique de la Fed «est possible en octobre», a indiqué M. Bullard.

Alors qu'a priori il n'est pas prévu de conférence de presse du président Ben Bernanke après cette réunion pour expliquer cette importante décision, «le président a mis sur la table la possibilité d'organiser une conférence de presse si nous le voulions», a précisé M. Bullard.

Il a justifié le statu quo de la Fed en soulignant notamment que «l'inflation était basse». «On peut se montrer patient», a-t-il ajouté.

La Fed achète des bons du Trésor et des titres hypothécaires pour 85 milliards de dollars par mois depuis le début de l'année pour maintenir des taux bas et favoriser la reprise économique.

Dans une autre intervention devant une association d'économistes à New York vendredi, M. Bullard a noté que la seule perspective que la Fed puisse modifier le volume de ses injections de liquidités «avait exactement les mêmes effets que la politique monétaire conventionnelle».

«La réaction des marchés financiers aux réunions du FOMC de juin et de septembre apporte la preuve formelle que les changements anticipés dans nos rachats d'actifs ont un effet de politique monétaire», a affirmé M. Bullard.

Il s'est appuyé sur des graphiques montrant les taux sur les bons du Trésor à cinq ans grimper dans les 24 heures lorsqu'en juin Ben Bernanke avait annoncé que la Fed réduirait ses injections de liquidités «plus tard dans l'année». Quand mercredi, la Fed a finalement décidé d'attendre, les taux sur les bons du Trésor ont fléchi.

Le président de la banque de réserve fédérale de Saint Louis, qui est un membre votant du FOMC, a rappelé que le Comité monétaire avait «révisé en baisse ses prévisions de croissance du PIB pour 2013 et 2014 ainsi que ses attentes pour l'inflation».

La Fed prévoit une croissance entre 2,3% et 2,6% en 2013 et une inflation, mesurée par l'indice des prix associés aux dépenses de consommation des ménages (PCE), entre 0,8% et 1,5%.

Dans ces conditions, «normalement, le Comité ne voudrait pas réduire sa politique accommodante», a-t-il rappelé pour justifier la décision de statu quo de la Fed.

M. Bullard s'est en outre inquiété de l'inflation dont le niveau bas depuis septembre 2012 «est une surprise macroéconomique».

«Même si je m'attends à ce que l'inflation progresse au cours des prochains trimestres, je veux avoir la preuve de cette hausse avant de soutenir une action vers moins d'assouplissement monétaire de la part du FOMC», a-t-il conclu.