Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a exhorté mercredi à Washington les élus de son pays à parvenir «rapidement» à un accord permettant de rééquilibrer le budget des États-Unis sans menacer la reprise économique.

M. Bernanke a jugé «crucial que les responsables politiques chargés du budget se mettent d'accord rapidement pour parvenir à la viabilité budgétaire à long terme sans adopter des mesures qui pourraient faire dérailler la reprise économique en cours».

Le chef de la Fed, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, faisait là référence au «mur budgétaire», la cure de rigueur que le pays risque de s'imposer à lui-même à partir de début janvier faute d'un accord exprès entre le gouvernement et le Congrès pour l'éviter.

Rappelant que l'économie américaine risquait un retour à la récession si elle se heurtait à ce mur, M. Bernanke a indiqué une nouvelle fois que la Fed ne pourrait «pas compenser» la perte d'activité qu'entraînerait une collision de plein fouet avec cet obstacle.

Si cela survient, «nous essaierons de faire ce que nous pouvons», a-t-il ajouté, n'excluant pas que la Fed augmente «un peu» ses opérations de rachats de titres sur les marchés, mais les effets du «mur budgétaire» seraient à ses yeux «tout simplement trop grands» pour que la banque centrale puisse les effacer.

M. Bernanke a déploré d'autre part le coût humain du chômage aux États-Unis, invoquant la persistance de ce fléau pour justifier les nouvelles mesures de soutien à la reprise annoncées mercredi par le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC).

«L'état actuel du marché du travail révèle une perte énorme de potentiel humain et économique», a dit M. Bernanke lors d'une conférence de presse, insistant sur la proportion élevée du nombre de chômeurs de longue durée (40%) et les millions d'autres qui, découragés, cessent de chercher un emploi.

Le taux de chômage officiel s'est établi à 7,7% en novembre, mais ne tient pas compte des millions de chômeurs «découragés», qui sont exclus statistiquement de la population active lorsqu'ils cessent de chercher du travail pendant plus d'un mois.

En tenant compte de ces personnes à l'abandon, le taux de chômage réel n'a baissé que très faiblement depuis deux ans.