La banque centrale des États-Unis (Fed) devrait annoncer mercredi son intention de créer encore plus de monnaie qu'elle ne le fait déjà, afin de soutenir l'économie américaine.

Son Comité de politique monétaire (FOMC), qui maintient le taux directeur de la Fed quasi nul depuis quatre ans et ne prévoit pas de le relever avant longtemps, devait publier vers 12h30 un communiqué rendant compte de ses décisions.

À l'heure où le chômage est encore extrêmement élevé (le taux officiel de 7,7% ne reflétant qu'imparfaitement l'ampleur du fléau) et l'inflation contenue, une majorité de membres du FOMC semble favorable à un nouveau programme qui prendrait le relais de l'opération «Twist», programme permettant à la Fed de prolonger son action pour peser au maximum sur les taux d'intérêt, du plus court au plus long terme, afin de favoriser la reprise.

En cause, une croissance économique peu vigoureuse, qui donne d'inquiétants signes de ralentissement.

Or, la banque centrale américaine a pour mission d'assurer le plein emploi et la stabilité des prix. Son texte devrait donc indiquer la suite que le Comité compte donner à cette opération après le 31 décembre, date de son expiration.

Lancée en septembre 2011, «Twist» sert à augmenter la maturité moyenne du portefeuille de bons du Trésor détenus par la Fed. Elle lui permet chaque mois de céder des obligations d'État américaines pour un montant de 45 milliards de dollars, et de racheter pour un montant égal de titres identiques mais arrivant à échéance à une date plus tardive.

Dans l'ensemble, les analystes estiment que la banque centrale devrait annoncer un nouveau programme de rachats d'obligations d'État à long terme, non limité dans le temps, d'un montant de 25 à 45 milliards de dollars par mois, qui viendrait s'ajouter aux 40 milliards de dollars de titres adossés à des actifs immobiliers que la banque centrale rachète mensuellement depuis septembre.

Nouvelles prévisions

La borne basse de cette fourchette correspondrait à un maintien du cap de politique monétaire actuel, les rachats directs d'obligations d'État à long terme étant globalement perçus comme plus efficaces que les échanges pratiqués par le biais de l'«opération Twist».

Jim O'Sullivan, économiste du cabinet HFE, juge probable «que le nouveau programme de rachats soit quelque peu inférieur aux 45 milliards de dollars attendus» par la majorité de ses pairs.

Ceux-ci tablent sur un nouvel assouplissement monétaire vu le ralentissement économique actuel et compte tenu du fait qu'en l'absence d'accord entre le gouvernement et le Congrès pour éviter une cure de rigueur budgétaire à partir de janvier, l'hypothèse d'une réduction des dépenses publiques et d'une hausse des impôts, qui ne serait pas sans conséquence pour la croissance, ne peut être exclue.

Mais pour M. O'Sullivan, la poursuite de la décrue du chômage devrait inciter la Fed à ne pas reconduire «intégralement le montant des obligations d'État à long terme rachetées par le biais de l'opération Twist».

La décision pourrait dépendre pour beaucoup de la lecture que le FOMC fait des chiffres de l'emploi et du chômage.

Les nouvelles prévisions économiques, que la Fed devait publier après sa réunion, et la conférence de presse de son président, Ben Bernanke, prévue pour 14h15, devraient permettre d'y voir plus clair sur ce point.