La Maison-Blanche a révisé à la baisse ses prévisions de croissance vendredi, estimant que le PIB des États-Unis augmenterait de 2,6% en 2012 et 2013, tandis que le chômage ne devrait décroître que lentement et atteindre 7,6% de la population active fin 2013. Le bureau du budget de la présidence américaine (OMB) a aussi révisé à la baisse le déficit budgétaire pour l'exercice 2012 qui prendra fin en septembre: 1211 milliards de dollars (7,8% du produit intérieur brut), soit 116 milliards de moins que dans sa dernière projection, en février.

Les 2,6% de croissance prévue en 2012 et en 2013 dénotent un pessimisme accru de l'OMB depuis février, quand l'organisme avait calculé son projet de loi de finances initiale pour l'exercice budgétaire 2013 sur la base d'une croissance de 2,7% en 2012 et de 3% en 2013.

Ce budget prévoyait un taux de chômage à 8,9% fin 2012 et 8,6% fin 2013, mais l'OMB avait prévenu dès février que ces chiffres étaient dépassés, après une forte baisse enregistrée fin 2011 qui en avait faussé le calcul. Les nouvelles projections sont de 7,9% fin 2012 et 7,6% fin 2013.

La baisse du taux de chômage, actuellement de 8,2%, devrait donc être particulièrement lente et rester un fardeau politique pour le président Barack Obama au moment où il va solliciter un second mandat, le 6 novembre prochain.

La récession de 2007-2009 a eu un effet dévastateur sur l'emploi aux États-Unis, où le taux de chômage a doublé, passant de 5 à 10%. Il décroît lentement depuis, mais le rythme des créations d'emploi reste trop faible pour compenser rapidement les plus de huit millions d'emplois perdus. L'OMB ne prévoit pas un retour du taux de chômage sous les 6% avant 2017.

Concernant la croissance, la Maison-Blanche, avec 2,6% en 2012 et 2013, reste plus optimiste que le Bureau du Budget du Congrès des États-Unis (CBO), un organisme indépendant. Ce dernier, en mai dernier, avait évoqué une croissance de seulement 0,5% en 2013 en raison de coupes dans les dépenses votées en août 2011 par le Congrès dans le cadre d'un accord sur la réduction de la dette.

Quant au Fonds monétaire international, il avait exhorté début juillet les États-Unis à ne pas réduire trop vite leur déficit budgétaire et à soutenir la croissance qui, selon ses projections, atteindrait 2% en 2012 et 2,3% en 2013. Le Congrès est en situation de blocage quasi permanent sur les questions budgétaires depuis que les républicains ont repris le contrôle de la Chambre des représentants en janvier 2011, ce qui impose au camp démocrate du président Obama de composer avec eux pour faire avancer ses projets.

Alors que le Sénat a adopté mercredi un projet démocrate prolongeant les réductions d'impôts pour tous sauf les plus riches, M. Obama a exhorté la Chambre à faire de même. La Maison-Blanche estime qu'une telle mesure aidera à soutenir la croissance via le pouvoir d'achat des ménages, tout en participant au redressement des finances publiques. Mais les républicains souhaitent prolonger ces réductions pour tous, affirmant que personne ne devrait voir ses impôts augmenter quand l'économie est en difficulté.