Dans leurs dernières aventures au grand écran, les Avengers ne se portent pas seulement à la défense de la ville de New York, attaquée par des extraterrestres malveillants. La bande de superhéros vient aussi au secours de son studio de cinéma, Disney, qui se remet de l'un des pires échecs commerciaux de l'histoire du cinéma (John Carter).

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À son premier week-end en salle aux États-Unis au début de mai, le film Les Avengers a généré 207 millions  US aux guichets, un nouveau record loin devant les 169 millions US de Harry Potter et les reliques de la mort (partie 2) l'été dernier. Déjà milliardaires au box-office, Les Avengers ont récolté 381 millions US en deux semaines aux États-Unis et 627 millions US en cinq semaines à l'international. À ce rythme, Les Avengers pourraient menacer le record de tous les temps d'Avatar, qui a généré 2,78 milliards US au box-office.

«Les Avengers se hissera dans le top 5, mais ce sera difficile de déloger Avatar qui a bénéficié de l'effet nouveauté du 3D. Les Avengers auront aussi beaucoup de concurrence cet été», dit Harold Vogel, président de la firme Vogel Capital Management et ex-professeur de l'industrie du divertissement à l'Université de Columbia à New York.

Le succès des Avengers permet à Disney d'oublier la catastrophe John Carter, un film qui lui a fait perdre 200 millions US en début d'année. Le patron du studio, Rich Ross, qui avait aussi perdu 100 millions US avec l'échec Mars Needs Moms en 2011, a démissionné après John Carter. «L'histoire de John Carter n'avait aucun sens, dit l'analyste financier Harold Vogel. Disney sait comment vendre des films, mais vous avez besoin d'une bonne histoire. L'histoire des Avengers intéresse les gens et le film est appuyé par une excellente campagne de marketing.»

«S'il avait inversé l'ordre de lancement de John Carter et des Avengers, peut-être serait-il en poste, dit Jeffrey Logsdon, analyste boursier de BMO Marchés des capitaux. Au final, Les Avengers vont faire beaucoup plus d'argent que ce que John Carter a perdu. Les moments difficiles semblent être terminés chez Disney.»

Le film Les Avengers, qui a coûté 220 millions US à produire, détrônera-t-il Avatar au sommet du box-office? Difficile à prévoir, surtout qu'Avatar n'avait pas démarré en lion: seulement 77 millions US lors de son premier week-end en salle (40e rang de l'histoire du box-office). À Wall Street, la question ne suscite pas un grand intérêt. Car les Avengers ont déjà réussi leur mission: redorer le blason de Disney. «C'est un bon film pour les finances de Disney, mais surtout pour sa réputation à Hollywood et à Wall Street», dit l'analyse Harold Vogel, qui pense néanmoins que Disney a payé un peu cher son acquisition de Marvel (propriétaire des Avengers) à 4 milliards US en 2009. «Avec le succès des Avengers, le prix est toutefois plus facile à justifier», dit-il.

«Le succès des Avengers est d'autant plus important que Disney lancera deux films sur eux l'an prochain (Iron Man 3 et Thor 2), dit l'analyste Jeffrey Logsdon. Tout semble positif chez Disney. On entrevoit une croissance des profits de 15 à 20% par année durant trois ans.»