Les États-Unis vont «renouer avec la prospérité», a affirmé vendredi le président Barack Obama après la diffusion de nouveaux chiffres de l'emploi susceptibles de fournir à sa campagne une nouvelle impulsion en vue de sa réélection en novembre prochain.

«Nous allons renouer avec la prospérité», a déclaré M. Obama, après l'annonce d'embauches massives pour le troisième mois d'affilée en février.

«Nous allons faire de ce siècle un nouveau siècle américain», a également déclaré le président Obama lors d'une visite dans une usine Rolls-Royce en Virginie, où sont fabriqués des composants de réacteurs d'avions.

«Nous ferons ce que nous avons à faire et nous créerons une économie construite pour durer», a-t-il lancé, donnant une note politique à des déclarations faites à l'occasion de cette visite annoncée comme un déplacement officiel de routine.

La Virginie est un État crucial dans la course à la Maison-Blanche. Barack Obama avait été lors de la présidentielle de 2008 le premier démocrate à remporter cet État depuis les années 1960. Et son intention est bien de reproduire l'exploit en novembre.

L'amélioration du marché du travail est de plus en plus palpable aux États-Unis. Le pays a créé en février 227.000 emplois de plus qu'il n'en supprimait, a annoncé vendredi le ministère du Travail, globalement meilleur que le pensaient les analystes.

En dépit de ces créations de postes massives, le taux de chômage officiel est resté inchangé à 8,3 % en février, son niveau le plus faible en trois ans, mettant fin à cinq mois de baisse ininterrompue.

Cette stagnation du chômage est paradoxalement une bonne nouvelle, selon plusieurs économistes, car elle résulte d'une hausse de la population active due pour bonne part au fait que des chômeurs découragés, qui en étaient jusque-là exclus sur le plan statistique, se mettent à rechercher du travail.

«L'économie devient plus forte. Lorsque je me rends dans des endroits comme celui-ci et que je vois le travail qui y est effectué, j'ai confiance dans les jours à venir», a assuré le président américain.

L'usine Rolls-Royce de Virginie témoigne des efforts consentis par l'administration du président Obama pour relancer l'économie du pays. Le motoriste britannique, qui emploie plus de 7 700 personnes aux États-Unis, y a créé 150 emplois et compte en créer sous peu 140 autres dans une unité voisine.

Désormais, toutes les annonces de créations d'emplois aux États-Unis vont devenir des événements hautement politiques, à l'origine de nombreuses nuits blanches à la Maison Blanche.

«Nous avons encore beaucoup de travail devant nous avant que tous ceux qui souhaitent un travail puissent en trouver un, avant que les classes moyennes renouent avec un sentiment de sécurité qui était déjà absent avant la récession», a ajouté prudent le président Obama.

Les républicains lui jettent la pierre pour un taux de chômage jugé élevé, estimant ainsi qu'il ne devrait pas prétendre à un second mandant à la tête du pays.

Cependant, les bons chiffres annoncés vendredi ont mis les adversaires du président américain dans une posture délicate, ne sachant pas si se réjouir de ces nouvelles données sur l'emploi ou bien critiquer Barack Obama.

«Toute nouvelle embauche est un nouveau salaire bienvenu pour le travailleur américain, mais comme le montrent les (périodes) de reprises passées, le taux de croissance actuel laissera l'économie américaine enlisée pour de nombreuses années encore», a ainsi réagi Newt Gingrich, un des quatre candidats à l'investiture républicaine en vue de la présidentielle.