Le déficit commercial des États-Unis s'est creusé fortement en novembre après quatre mois de baisse, principalement sous l'effet de l'alourdissement de la facture pétrolière du pays, selon des chiffres publiés vendredi à Washington par le département du Commerce.

Le solde négatif de la balance commercial a atteint ce mois-là 47,8 milliards de dollars en données corrigées des variations saisonnières, soit 10,4% de plus qu'en octobre, indique le ministère, alors que la prévision médiane des analystes le donnait à 44,0 milliards.

Le déficit commercial mensuel apparaît ainsi à son niveau le plus élevé depuis juin, et sa progression a été la plus forte relevée depuis mai.

En glissement annuel, il a augmenté de 23%, indiquent les données du Commerce.

Par rapport au mois d'octobre, la poussée du déficit a résulté d'une baisse des exportations (177,8 milliards) de 0,9% et d'une hausse des importations (225,6 milliards) de 1,3%.

Le ministère indique que le prix moyen du baril de pétrole a progressé en novembre après quatre mois de baisse.

Combinée à une augmentation des importations de brut, cette hausse apparaît comme l'explication principale de la poussée du déficit de novembre.

Les données du gouvernement indiquent en effet que l'excédent des échanges de services a progressé en novembre mais que le déficit des échanges de produits pétroliers a crû de 14,3%, soit trois fois plus vite que le déficit de la balance des échanges des autres biens.

D'autre facteurs sont entrés en ligne de compte puisque les exportations de biens des États-Unis ont baissé pour le deuxième mois d'affilée, en dépit de ventes record de produits de consommation américains à l'étranger.

Ont notamment baissé les exportations de biens d'équipement et de matériaux et fournitures industrielles, postes qui représentent les deux tiers des exportations du pays.

Le déficit des échanges de biens a également été creusé par une hausse de importations dans les mêmes catégories, ce qui peut être interprété comme un signe de la bonne santé de l'industrie américaine, qui est le principal moteur de la reprise économique des États-Unis.

À l'inverse, alors que la consommation des ménages donne des signes de ralentissement, les importations de biens de consommation ont reculé.

Les données du gouvernement montrent d'ores et déjà que le déficit commercial chronique des États-Unis continue d'empirer et qu'il sera supérieur en 2011 à l'année précédente.

Le déficit cumulé sur les onze premiers mois de l'année apparaît en effet à 512,8 milliards, soit 2,5% de plus que le solde négatif de la balance commerciale pour l'ensemble de 2010.