Une avocate de Conrad Black accuse la poursuite de mépriser l'ancien magnat de la presse à un point tel qu'elle a lancé une «honteuse» campagne de salissage dans le but d'influencer le tribunal, et elle souhaite que les témoignages jugés peu flatteurs de deux travailleurs de prison soient rejetés.

Le portrait de Black tracé dans des documents récemment soumis à un tribunal américain, qui le présentent comme un aristocrate hautain s'étant arrangé pour échapper à ses responsabilités et ayant utilisé d'autres détenus comme serviteurs pendant qu'il purgeait sa peine de prison, est «manifestement faux», affirme Carolyn Gurland dans d'autres documents remis à la cour.

Mme Gurland estime que la notion voulant que Conrad Black soit élitiste et arrogant a été contredite au moment du prononcé de sa première sentence.

Selon des présentations devant être entendues lorsque sera prononcée la nouvelle sentence, plus tard ce mois-ci, Black n'était pas le détenu exemplaire que ses avocats ont dépeint.

Dans un document soumis à la cour, Tammy Padgett, chef d'unité de la prison de Coleman, en Floride, affirme que l'ex-magnat de la presse a demandé à profiter d'un traitement privilégié et s'est constitué un entourage de détenus qui agissaient comme des serviteurs à son emploi.

Dans un autre document, Carrie De La Garza, spécialiste de l'éducation chargée de superviser Black en tant que tuteur, avance que le détenu se comportait de façon hautaine et désintéressée.

La cour doit en principe tenir compte de ces documents lorsque la juge Amy St. Eve, qui a présidé le premier procès de Black en 2007, entendra les différentes parties, plus tard au cours du mois, avant de déterminer si Black retournera ou non en prison.

Conrad Black fait encore face à deux chefs d'accusation, l'un pour fraude et l'autre pour entrave à la justice.

Le nouveau verdict doit être prononcé le 24 juin.

L'empire médiatique de Black comprenait, à son apogée, le quotidien torontois The National Post, le Chicago Sun-Times, The Daily Telegraph de Londres, le Jerusalem Post ainsi que des dizaines de plus petits journaux au Canada et aux États-Unis.