La banque centrale des États-Unis a indiqué vendredi qu'elle autorisait certaines des dix-neuf plus grandes banques américaines à verser de nouveau des dividendes ou à les augmenter, à l'issue de nouveaux tests de résistance bancaire.

À la suite de cet examen baptisé «Vérification et analyse complète du capital», «quelques établissements devraient reprendre des versements de dividendes ou les augmenter, racheter des actions, ou rembourser à l'État son capital», indique la Réserve fédérale dans un communiqué.

La Fed précise qu'elle ne publiera pas de résultats détaillés de ces nouveaux tests, mais que les banques s'y étant soumises en seront informées individuellement d'ici à lundi.

Elles recevront une analyse plus complète des plans de capitaux qu'elles ont présentés à la Fed «le mois prochain».

La banque BB&T a été la première à réagir. Elle a annoncé une hausse de 1 cent, soit 6,7%, de son dividende trimestriel, porté à 16 cents, ce qui représente une dépense annuelle supplémentaire de presque 28 millions de dollars. Elle a aussi annoncé un dividende spécial de un cent.

«Nous restons l'une des institutions les mieux capitalisées du pays et nous pensons que cette initiative confirme cette solidité», a affirmé la banque dans un communiqué.

Wells Fargo a annoncé ensuite qu'elle allait porter de 5 à 12 dollars par action son dividende du premier trimestre et qu'elle allait racheter des actions pour 200 millions de dollars supplémentaires.

Après leur renflouement par l'État pendant l'automne 2008 et l'hiver 2009, les grandes banques américaines ont gelé ou supprimé les dividendes à la demande de la Fed.

Plusieurs d'entre elles ont demandé en 2010 à pouvoir verser des bénéfices à leurs actionnaires ou à augmenter leurs dividendes, mais la Fed avait fait savoir en novembre qu'elle s'inquiétait du bien-fondé de tels projets «sans une démonstration solide et anticipatrice» de la capacité de ces établissements à protéger leur capital face à l'adversité.

C'est ce qui a conduit à ces nouveaux tests de résistances pour lesquels les banques ont dû fournir des plans détaillant leur capacité à absorber des pertes dans les deux ans à venir conformément à des «scénarios défavorables» (baisse du PIB de 1,5% en 2011, croissance de 2,4% en 2012)

Les banques testées ont dû également préciser la façon dont elles comptaient s'adapter aux nouvelles réglementations, plus contraignantes, devant découler de la mise en oeuvre de la loi de réforme de Wall Street votée en juillet, ainsi qu'aux nouvelles normes édictées en septembre par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (CBCB).

Ces nouvelles normes, dites de Bâle III, imposent entre autres un relèvement du ratio de fonds propres durs (capital social et bénéfices mis en réserve) de chaque banque à 7% du total des crédits qu'elle a alloués. La date exacte de leur entrée en vigueur aux États-Unis n'a pas encore été précisée.

La Fed a indiqué qu'elle comptait continuer de contrôler de près les plus grandes banques du pays.

Elle envisage ainsi de «demander à certaines des banques testées ou à toutes de lui soumettre de nouveaux plans de capitaux, avec des propositions de distribution revues si la conjoncture économique ou financière se dégrade par rapport à» ce qu'elles ont prévu.

Elle prévient qu'elle s'assurera que les banques ne dévient pas de l'application des plans qu'elles lui ont soumis.