Le président américain Barack Obama devrait promulguer la semaine prochaine la loi sur la régulation financière, a annoncé vendredi la Maison-Blanche. Avec cette réforme, la plus vaste depuis les années 30, le président obtient sa troisième grande victoire législative, après le plan de relance de l'économie et la réforme de la santé.

«Je suis sur le point de promulguer la loi sur la réforme de Wall Street, pour protéger les consommateurs et poser les bases d'un système financier plus fort et plus sûr, qui soit innovant, créatif, concurrentiel et bien moins susceptible de paniquer et de s'effondrer, a déclaré M. Obama. Vous n'avez rien à craindre» si vous agissez en toute transparence, a-t-il lancé à l'intention des professionnels du secteur.

Le Sénat avait ouvert la voie jeudi matin à l'adoption du projet de loi, en décidant par 68 voix contre 38 de le soumettre au vote final à la chambre haute. Cette dernière a donné son feu vert en fin de journée, par 60 voix contre 39, et le texte a été envoyé au président.

La réforme, destinée à éviter une répétition de la grave crise financière apparue en 2008, constitue la principale priorité de Barack Obama en politique intérieure depuis l'adoption de la réforme de la santé.

Le projet de loi de 2300 pages vise à combler des lacunes du système de régulation, mises en cause dans la crise de 2008. Il donne aux autorités compétentes un large pouvoir pour freiner les banques, limiter la prise de risques des sociétés financières et superviser des opérations auparavant non régulées.

Le texte facilite également la liquidation de grandes institutions interconnectées financièrement et crée un nouveau bureau de protection des consommateurs chargé de lutter contre les abus en matière de prêts.

Entre autres choses, le texte donne au gouvernement de nouveaux pouvoirs pour démanteler les sociétés défaillantes dont l'écroulement menacerait l'économie, et crée une nouvelle agence pour protéger les consommateurs dans leurs transactions financières.

Le vote a eu lieu le jour même où la banque d'investissement Goldman Sachs acceptait de payer 550 millions US pour mettre fin aux poursuites de clients s'estimant lésés dans des investissements liés au crédit hypothécaire immobilier à haut risque.

Cette réforme de la finance n'offre pas de remède miracle contre la crise, et dans de nombreux cas, son impact réel ne se fera pas sentir avant au moins deux ans.

L'adoption du texte devrait offrir un succès bienvenu à Barack Obama, dont la cote en matière de politique économique était orientée à la baisse dans les sondages, tandis que ces enquêtes d'opinion prédisent des gains de sièges importants pour l'opposition républicaine, tant au Sénat qu'à la Chambre, lors des élections de mi-mandat, en novembre.