Le comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) a une nouvelle fois discuté de sa stratégie pour sortir de ses mesures de soutien exceptionnelles au crédit, sans rien décider, indiquent les minutes de la réunion en mars de ce comité, publiées mardi.

Le comité «a discuté des approches possibles pour formuler et communiquer des éléments essentiels de sa stratégie en vue de mettre un terme à sa politique monétaire extrêmement souple au moment adéquat», indiquent les minutes de cette réunion du 16 mars.

«Aucune décision sur la stratégie de sortie du Comité n'a été prise à cette réunion, mais les participants se sont mis d'accord pour examiner de nouveau ces questions à une date ultérieure», selon le compte-rendu.

Les minutes de la réunion précédente du comité de politique monétaire (FOMC), qui avait eu lieu les 26 et 27 janvier, indiquaient de la même façon qu'il n'avait «pris aucune décision au sujet des ventes d'actifs».

Le FOMC avait décidé lors de cette réunion du 16 mars de laisser inchangé le taux directeur de la Fed, maintenu dans une marge entre 0 et 0,25% depuis décembre 2008.

D'après les minutes, les participants à cette réunion ont eu des discussions sur le sens de la formule selon laquelle la Fed prévoit de maintenir son taux directeur à un niveau «exceptionnellement bas», proche de zéro, «pendant une longue période».

«Un certain nombre de membres» ont considéré qu'un changement d'orientation de la Fed dépendrait «de l'évolution de l'économie plutôt que de l'expiration d'un laps de temps déterminé». Selon eux, cette formule n'est pas de nature à limiter «la capacité du Comité à engager un resserrement de la politique monétaire».

Le FOMC a cependant noté qu'à l'heure actuelle, l'inflation restait très basse, voire trop faible. «Les participants ont vu les derniers chiffres de l'inflation comme montrant une décélération légèrement plus forte que prévu des prix à la consommation», d'après les minutes.

La réunion du 16 mars avait par ailleurs confirmé que la Fed achèverait au 31 mars ses programmes gigantesques d'achats de titres destinés à soutenir le marché immobilier, le secteur à l'origine de la crise économique.

Alors que des points de vue parfois divergents sur la question étaient détaillés à l'époque, le compte-rendu publié mardi ne donne aucun détail de ce genre.

La banque centrale détenait au 31 mars 1069 milliards de dollars de ces actifs adossés à des prêts immobiliers, et 169 milliards de dollars de titres de dette des organismes parapublics de financement hypothécaire (Fannie Mae, Freddie Mac et Ginnie Mae).

Deux dirigeants de la Fed ont cependant évoqué publiquement la question mardi.

Le président de la Fed de Richmond, Jeffrey Lacker, a affirmé sur la chaîne CNBC la nécessité pour la Fed de se défaire de ces actifs.

«Certains de ces titres expirent dans 10, 20 ou 30 ans. Et je pense qu'une fois que les choses se seront calmées, il faut que nous allions vers un stade où nous détiendrons uniquement des bons du Trésor», a-t-il affirmé.

Le président de la Fed de Minneapolis, Naranaya Kocherlakota, a également prévenu lors d'un discours que ces ventes étaient inévitables, et s'est dit convaincu qu'elles ne mettraient pas en péril la reprise économique.

«Probablement, la Réserve fédérale devra vendre un montant non négligeable des actifs adossés à l'immobilier qu'elle détient si elle doit normaliser son bilan lors des deux décennies à venir», a-t-il indiqué. Estimant que ces ventes allaient peser sur le marché immobilier, il a souligné que cela n'empêcherait pas la croissance de l'économie dans son ensemble.