L'un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed), Dennis Lockhart, a prévenu mercredi que le chômage était durablement installé aux États-Unis, estimant qu'il faudrait un volume considérable de créations d'emplois pour l'abaisser.

Le président de la branche de la Fed à Atlanta a rappelé qu'il croyait à une «reprise lente» de la première économie mondiale, selon le texte d'un discours à Hartford transmis à la presse.

«L'une des conséquences de ce scénario de reprise lente est la baisse très graduelle du taux inacceptablement élevé de chômage qui prévaut aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Ce taux, à 9,7% en février, se maintient depuis un an à des niveaux qui n'avaient plus été vus depuis la récession du début des années 80. Or, selon M. Lockhart, il ne devrait pas redescendre rapidement, malgré des prévisions d'économistes selon lesquelles l'économie américaine aurait créé 200 000 emplois en mars.

«D'après une estimation de la Fed d'Atlanta, il nous faudra ajouter ce nombre à la population employée chaque mois pendant l'année à venir, pour faire baisser le taux de chômage d'un point», a indiqué M. Lockhart.

«Malgré le mauvais état du marché du travail, il y a des signes que le pire pourrait être derrière nous», a-t-il estimé. Mais «je suis convaincu que le taux de chômage structurel (celui dû à l'inadaptation des demandeurs d'emplois à l'offre de travail, NDLR) a augmenté».

M. Lockhart a par ailleurs prévenu que la banque centrale n'attendrait pas nécessairement de retrouver un taux de chômage bas pour mettre un terme à sa politique de taux directeur quasi nul, en vigueur depuis décembre 2008.

«Déterminer le niveau de relance monétaire en fonction d'un objectif de chômage revenu à ses taux d'avant la récession serait une erreur», a-t-il souligné.