Un inspecteur indépendant du plan public de sauvetage de la finance aux États-Unis a affirmé, dans un rapport publié dimanche, qu'une nouvelle crise financière restait possible «sauf réforme importante» du système financier américain, étant donné sa faiblesse et les risques qu'il prend.

«Même si (ce plan) a empêché notre système financier de tomber dans un ravin en 2008, sauf réforme importante, nous conduisons toujours sur la même route sinueuse de montage, mais cette fois-ci dans une voiture plus rapide», a écrit cet inspecteur, Neil Barofsky, dans un rapport trimestriel.

Il a évoqué l'éventualité d'«une crise similaire ou même plus grave dans deux, cinq ou dix ans».

Citant les éléments qui ont mené à la crise débutée en 2007, à savoir la bulle des prix de l'immobilier et les risques démesurés pris par les banques, il a estimé «difficile de voir en quoi l'un ou l'autre des problèmes fondamentaux du système a été réglé à ce jour».

Il a cité le fait que «les efforts concertés du gouvernement pour soutenir les prix des logements risquent de regonfler cette bulle étant donné la prise de contrôle effective par l'État du marché immobilier», rehaussant artificiellement des prix qui s'enfonceraient encore sans lui.

M. Barofsky a noté «peu de changements fondamentaux dans la culture de rémunérations excessives de Wall Street», raison pour laquelle les banques se sont lancées dans une «course» pour rembourser l'État.

Enfin, il a considéré que les banques «trop grandes pour faire faillite» étaient non seulement «aujourd'hui encore plus grandes», mais aussi «plus convaincues que jamais que l'État interviendra» si elles étaient menacées.

Le plan de sauvetage de la finance américaine, promulgué en plein pic de la crise financière en octobre 2008, a été doté de 700 milliards de dollars, dont 369 milliards restent à disposition du Trésor.