La lutte contre le réchauffement climatique aura un coût économique relativement modeste aux États-Unis au cours des prochaines décennies, a estimé mercredi le Bureau du budget du Congrès (CBO) américain, tout en reconnaissant les grandes incertitudes de ces projections.

«Réduire le risque du changement climatique aura un certain coût pour l'économie», a indiqué Douglas Elmendorf, le directeur du CBO (Congressional Budget Office), un organisme bipartite du Congrès, devant la commission de l'énergie et des ressources naturelles du Sénat.

«Au cours des prochaines décennies, les pertes économiques résultant des politiques mises en place pour éviter un changement climatique excéderont les gains économiques», a-t-il dit.

Si le projet de loi sur le climat adopté cet été par la Chambre des représentants et prévoyant notamment la création d'un marché de droits d'émissions de CO2 dit «Cap and Trade» entrait en vigueur, le produit intérieur brut (PIB) américain serait réduit annuellement de 0,25 à 0,75% en 2020 et de un à 3,5% en 2050, a-t-il précisé lors de cette audition.

Mais dans la mesure où, selon les projections du CBO, le PIB américain après inflation sera alors deux fois et demi ce qu'il est aujourd'hui, «ces impacts seront en comparaison modestes», a souligné Douglas Elmendorf.

Il a également précisé que le coût des mesures de lutte contre le changement climatique devrait moins affecter le niveau de vie des ménages américains.

Selon les dernières projections du CBO, leur pouvoir d'achat serait amputé de 0,1% en 2012 et de O,8% en 2050, soit environ 455$ par an en moyenne entre ces deux dates.

Le projet de loi de la Chambre prévoit une réduction de 17% des émissions carboniques d'ici 2020 par rapport à leur niveau de 2005, en grande partie par le biais d'un marché de droits d'émissions qui pénaliseraient les industries les plus polluantes et récompenseraient les plus vertes.