La rémunération des chefs d'entreprises américaines est resté stable en 2008 malgré la crise et l'effondrement des marchés, selon une étude publiée jeudi par un groupe de défense d'actionnaires.

La rémunération annuelle médiane (salaires bruts) des directeurs généraux des 2700 entreprises cotées passées en revue par cette étude réalisée par The Corporate Library («La Bibliothèque de l'entreprise») n'a baissé que de 0,08% en 2008.

Cela montre «que le lien entre la rémunération des dirigeants et les résultats de leur entreprise reste très faible», écrit The Corporate Library dans un communiqué.

Même si c'est la première fois que l'on observe une baisse des gains des chefs d'entreprise depuis le lancement de l'étude en 2002, «s'il ne devait y avoir qu'un seul argument témoignant de manière irrémédiable du divorce entre la rémunération (des patrons) et leurs résultats, alors le voilà», a dit à l'AFP Paul Hodgson, coauteur de l'enquête.

«Cette baisse minime doit être rapprochée de la chute spectaculaire de la Bourse en 2008, année au cours de laquelle l'indice S&P 500 (de la Bourse de New York) a perdu plus de 37%», a-t-il dit

Selon son étude, 75% environ des chefs d'entreprise ont vu leur salaire augmenter en 2008 (ils avaient été 73% en 2007).

En ajoutant les autres avantages dont bénéficient les dirigeants (options sur titres, primes, paiements en actions), la rémunération des dirigeants a reculé de 6,38%.

Pour M. Hodgson, les chefs d'entreprise, qui ont bénéficié à plein des années de hausse de la Bourse ont été bien protégés contre la baisse du marché grâce à des «bonus discrétionnaires», une «révision généreuse de leur contrat», ou encore des «bonus garantis» ou des «primes de maintien en poste».

En ce qui concerne 2009, la rémunération des patrons pourrait baisser, mais «maintenant que l'économie a commencé à se redresser un peu, il est aussi possible (qu'elle) se remette à progresser», estime-t-il.