La commission des opérations de Bourse américaine (SEC) a écrit lundi aux PDG des maisons de courtage pour leur demander de faire preuve de retenue dans leur politique de rémunération à l'embauche.

«Je veux rappeler aux maisons de courtage et à leurs PDG les responsabilités qui sont les leurs conformément à la loi» en termes de «surveillance des activités de leurs courtiers négociants, et particulièrement en ce qui concerne les pratiques de ventes», écrit Mary Schapiro, présidente de la SEC.

Faisant référence à «des articles de presse récents selon lesquels certaines maisons de courtage seraient engagées dans des programmes d'embauche énergiques de courtiers négociants», Mme Schapiro écrit que «certaines formes de rémunération pourraient être porteuses en elles-mêmes d'augmentation des risques pour les clients».

Le Financial Times avait rapporté mi-août que la banque d'affaires américaine Merrill Lynch, rachetée en janvier par Bank of America, renforçait ses recrutements de conseillers financiers en proposant aux candidats des rémunérations plus généreuses que les années précédentes.

Le quotidien britannique écrivait alors qu'une division de l'établissement spécialisée dans la gestion de fortune proposait «des contrats prévoyant des primes (annuelles) égales à 140% de la "production" des douze mois précédents» et «jusqu'à 200% sur les cinq prochaines années si l'employé atteint des objectifs de croissance soutenus».

Alors que la pratique de bonus disproportionnés dans le secteur de la finance a été identifiée comme un des facteurs ayant entraîné la crise, en faisant courir à certains courtiers des risques inconsidérés mettant leur établissement en danger, les États-Unis ont renoncé à brider par la loi les rémunérations dans l'industrie bancaire.

Le département du Trésor et la SEC se sont ainsi contentés d'énoncer en juin quelques «grands principes» de prudence devant régir à l'avenir la politique de rémunération des banques.