Les sociétés américaines ont eu droit à leurs propres stimulants grâce au plus fort redressement du marché des actions depuis les années 30. Cela est survenu tandis que les banques ont engrangé des gains records en raison de la hausse des prix des actifs et tandis que l'accroissement de la valeur des actions a permis à des entreprises de toutes sortes de rebâtir leur santé financière.

Ainsi, Continental Airlines a vendu des actions pour rembourser des dettes après que son titre eut presque doublé. Prudential Financial Inc. a mis fin à des pertes sur ses rentes tout en refusant un sauvetage offert par le gouvernement. Goldman Sachs Group a généré des revenus records dans sa division de transactions d'actions.

 

«Le plus grand avantage produit par l'amélioration du marché boursier est ce qu'elle fait pour stimuler le comportement et la confiance des entreprises», souligne Jim Paulsen, qui contribue à la gestion d'actifs de 375 milliardsUS à titre de stratège en chef en matière de placements de Wells Capital Management, à Minneapolis. Dans la foulée du redressement sur Wall Street, «des projets d'embauche reprennent vie, dit-il, et des plans d'immobilisations auxquels les entreprises ne songeaient même pas sont de retour sur la table».

L'indice Standard& Poor's 500 a bondi de quelque 50% depuis qu'il atteint un creux de 13 ans le 9 mars dernier. Cette progression est survenue au moment où le président Barack Obama a mis en oeuvre un programme de redressement économique comprenant des baisses d'impôts, des dépenses en infrastructures et l'objectif de créer ou de sauver 3,5 millions d'emplois.

Des analystes dont David Rosenberg, économiste en chef de Gluskin Sheff&Associates à Toronto, soulignent que les prix des actions ont tant grimpé, et si vite, que la progression pourrait s'essouffler bientôt.

«Nous n'avons jamais vu un redressement du marché boursier de cette ampleur en un si court laps de temps et sans autre chose que de timides signes d'amélioration économique», écrivait M. Rosenberg dans une note la semaine dernière.

La reprise boursière a effacé jusqu'à 38% de la dégringolade du Standard&Poor's 500 subie à partir du sommet record d'octobre 2007.

Prudential, deuxième assureur-vie aux États-Unis, a vu son titre quadrupler depuis le creux record atteint en mars dernier tandis que le redressement boursier a éliminé les pertes sur rentes pour lesquelles l'assureur avait prémuni les détenteurs de polices contre des baisses du marché boursier. Ces gains ont contribué à faire en sorte que la société de Newark, au New Jersey, a maintenu sa rentabilité au deuxième trimestre. En outre, le PDG de l'entreprise, John Strangfeld, a rejeté le renflouement du gouvernement pour lequel il avait fait une demande l'an dernier.

Prudential, qui avait subi une perte nette de 1,1 milliardUS en 2008, a dégagé des profits de 416 millionsUS au deuxième trimestre grâce à la hausse des actions dans le segment des rentes.