L'économiste en chef du département américain au Trésor Alan Krueger a affirmé vendredi que l'économie des Etats-Unis faisait mieux que ce que prévoyaient les économistes, et qu'elle se stabilisait.

«L'économie semble être en train de dépasser les attentes de nombreux auteurs privés de prévisions, dans la mesure où elle est en train de se stabiliser», a-t-il souligné lors d'un point de presse à Washington.

M. Krueger n'a pas livré de nouvelle prévision économique, à un moment où la majorité des économistes relèvent les leurs. Il a seulement estimé que l'idée d'un retour des Etats-Unis à la croissance au second semestre, largement partagée, était «une attente raisonnable».

Commentant les derniers chiffres de l'emploi, qui ont fait apparaître un net ralentissement des suppressions d'emplois (247 000 en juillet, après 443.000 en juin) et une baisse du taux de chômage (9,4%, après 9,5%), il a appelé à les interpréter «prudemment».

«Le taux de chômage est fondamentalement inchangé», a-t-il considéré, expliquant cette baisse de 0,1 point comme la conséquence de «la volatilité des chiffres d'un mois sur l'autre».

La Maison Blanche et la banque centrale estiment que le taux de chômage devrait poursuivre son ascension, pour peut-être atteindre 10%.

«Nous ne serons pas satisfaits tant que nous ne verrons pas de croissance de l'emploi», et «nous n'aurons pas de croissance de l'emploi tant que nous n'aurons pas de croissance économique», a affirmé M. Krueger.

«La situation du marché du travail est une sérieuse difficulté, et elle sera une sérieuse difficulté» pour l'économie américaine dans les trimestres à venir, d'après l'économiste du Trésor.

Il a rappelé que «lors des deux précédentes» récessions, la reprise de l'activité avait précédé de plusieurs mois les créations nettes d'emplois.

Il a également indiqué que le gouvernement était «inquiet du nombre de personnes qui sont au chômage» de longue durée, c'est-à-dire depuis plus de six mois. Quelque cinq millions d'Américains sont dans ce cas, soit un tiers des chômeurs.

Selon lui, «il est bienvenu que la loi sur le plan de relance apporte autant d'aide à ceux qui sont au chômage», sous forme d'extension de la période des allocations, d'augmentation de ces allocations et d'autres prestations sociales accrues.

M. Krueger, spécialiste du marché du travail, a souligné un «indicateur avancé», la variation de l'emploi dans les agences de travail temporaire, qui précède généralement celle de l'emploi pour les salariés au contrat plus stable.

Celles-ci ont supprimé 10.000 postes en juillet, alors que l'emploi intérimaire était «en chute libre au début de l'année», a-t-il expliqué.