Le Fonds monétaire international (FMI) voit l'économie des Etats-Unis se stabiliser et réitère son soutien au projet gouvernemental de réforme de la régulation du secteur financier, dans son rapport annuel sur la première économie mondiale, publié vendredi.

Dans ce document définitif, dont les grandes lignes avaient été dévoilées en juin, l'institution multinationale a marginalement modifié ses prévisions d'évolution du produit intérieur brut du pays.

Le FMI estime désormais que le PIB devrait reculer de 2,6% en 2009, au lieu des -2,8% annoncés en avril et révisés à -2,5% en juin.

«L'association d'une relance macro-économique massive et une intervention sur les marchés financiers ont commencé à stabiliser les conditions économiques et financières. Cela dit, l'activité reste faible, alors que l'environnement financier demeure sous pression», a commenté le Fonds dans son rapport.

Le département du Commerce avait annoncé un peu plus tôt un ralentissement de la contraction du PIB à 1% en rythme annuel au deuxième trimestre, ce qui traduit une nette stabilisation par rapport au début de l'année.

Selon le FMI, «les contraintes financières devraient peser sur l'investissement et, en association avec les effets de la montée du chômage et de l'effondrement des prix de l'immobilier, sur la consommation».

Dans ces conditions, «la reprise devrait être progressive» et «la croissance potentielle pourrait rester très en-dessous des tendances passées pendant une période considérable».

Le Fonds soutient cependant fortement «les récentes propositions de l'administration (fédérale) pour une réforme substantielle et un renforcement de la supervision et la régulation du secteur financier».

Il salue particulièrement «certaines mesures clé», telle que celles visant à une meilleure transparence des agences de notation ou une normalisation dans les processus de titrisation, mesures selon lui «cruciales pour restaurer une situation saine au niveau du crédit».

Par ailleurs, si le FMI se félicite des mesures entreprises par l'administration du président Barack Obama pour stabiliser le système financier, il souligne cependant que «davantage de mesures» seront peut-être nécessaires pour apurer le bilan des banques, ce qui «reste une priorité».

De même, au niveau de la relance économique, si des risques de dégradation de la conjoncture venaient à se concrétiser, «un assouplissement supplémentaire du crédit» et le maintien d'une politique monétaire adéquate, ainsi que d'éventuelles mesures fiscales additionnelles, devraient être envisagés.

Parmi les difficultés qui devraient émerger à moyen terme, le FMI identifie «l'élaboration de politiques pour mettre un terme aux mesures d'intervention sur le marché financier».

Cette normalisation ne devra intervenir «une fois seulement qu'une reprise durable sera amorcée», a souligné l'institution de Washington, suggérant par là qu'il était encore trop tôt pour cela.

Le moment venu, la Réserve fédérale «aura besoin d'utiliser une gamme de divers outils pour répondre à l'incertaine évolution des conditions du marché», ajoute le rapport, faisant écho à de récents propos du président de la Fed.

«Globalement, la Fed a de nombreux outils efficaces pour resserrer la politique monétaire quand les perspectives économiques l'exigeront de nous», avait souligné Ben Bernanke il y a deux semaines.

Sur le long terme, outre les problèmes de régulation financière, «les difficultés comprennent la stabilisation des finances publiques et la gestion d'un environnement de croissance ralentie», estime le FMI.

Prévoyant «la montée importante de la dette publique sur les prochaines années», le FMI a par ailleurs mis en avant «la nécessité d'un ambitieux projet de consolidation budgétaire à moyen terme», ce qui devrait «demander des ajustements supplémentaires» sur le budget 2010