Les prix à la production aux États-Unis se sont envolés en juin, progressant de 1,8% par rapport à mai, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières, a annoncé mardi le département du Travail.

Soutenue par la hausse des prix de l'énergie (+6,6%) dans le sillage de la hausse des cours du pétrole, la force de l'inflation a surpris les analystes, qui attendaient une hausse des prix de 0,9%.

C'est la plus forte hausse de cet indicateur depuis novembre 2007 (+2,4%).

Selon Ian Shepherdson, économiste de l'institut HFE, la hausse de l'essence (+18,5% par rapport à mai) a été un peu moins forte que prévu, mais celle du gaz de ville a surpris par son ampleur.

Surtout, relève-t-il, l'inflation a été alimentée par une hausse des prix de l'automobile «venue de nulle part» (+2,0% pour les voitures, +3,4% pour les 4x4).

La hausse des prix des produits finis a touché un grand nombre de secteurs d'activité, écrit le ministère. L'inflation a atteint 1,1% en glissement mensuel pour les produits alimentaires.

Hors alimentation et énergie, les prix à la production ont augmenté de 0,5%, ce qui est là aussi bien supérieur aux attentes des analystes (+0,1%).

Pour les produits semi-finis, la hausse a atteint 1,9% en juin par rapport au mois de mai.

Malgré cela, les prix à la production étaient toujours en baisse de 4,6% en glissement annuel. Juin n'a été en effet que le cinquième mois de hausse de ces prix sur les douze derniers mois.

Les prix de l'énergie, qui avaient flambé dans la première moitié de 2008 restent, malgré leur hausse, très inférieurs à leur niveau d'il y a un an (de 37,8% pour l'essence, et de 27,0% pour le gaz de ville).

Pour M. Shepherdson, la hausse des prix de l'automobile constatée sur le mois relève plus d'une anomalie qu'autre chose, et il n'y a «aucun risque» de les voir accélérer étant donné le niveau très élevé des stocks des constructeurs.

«Le point fondamental est que la tendance de l'inflation de base mesurée par les prix à la production est à la baisse et qu'elle va le rester encore une autre année au moins. Il n'y a pas de risque d'inflation», ajoute-t-il.

Sal Guatieri, de BMO Capital Markets, estime pour sa part que malgré la forte hausse des prix à la production de juin, le risque est plus celui d'une déflation que d'une accélération de l'inflation «étant donné le niveau des capacités non utilisées dans l'économie», même si ni l'une ni l'autre ne semble être des menaces «imminentes».