Les destructions d'emplois se sont accélérées fortement aux Etats-Unis, où 467.000 emplois ont été perdus en juin, faisant monter le taux chômage à 9,5%, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés jeudi par le département du Travail américain.

Cette hausse des licenciements nets, après deux mois de baisse, est bien plus forte que ne le prévoyaient les analystes, qui tablaient sur 365.000 emplois détruits pour le mois de juin.

La montée du taux de chômage est en revanche un peu inférieure à leurs attentes (9,6%).

Les révisions cumulées des chiffres du ministère pour les deux derniers mois sont minimes.

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«Depuis le début de la récession en décembre 2007, les pertes d'emplois ont atteint 6,5 millions, et le taux de chômage a gagné 4,6 points de pourcentage», écrit le ministère pour rappeler l'ampleur de la crise.

Les destructions d'emplois ont touché tous les pans de l'économie, à l'exception du secteur de l'éducation et des services de santé, et de celui des «autres services» (essentiellement les teintureries), qui ont créé au total 43.000 emplois.

Le nombre d'emplois sacrifiés a plus que doublé dans le domaine des services, où travaille plus de 85% de la main-d'oeuvre employée non-agricole, pour atteindre 244.000.

Il a augmenté de plus de 8% dans l'industrie, secteur sinistré depuis plus de deux ans.

Les chiffres du ministère arrivent huit jours après que le Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) eut averti que l'économie du pays étaient loin d'être tirée d'affaire malgré les signes de stabilisation qu'elle montre et la perspective d'une reprise au deuxième semestre.

Le nombre des chômeurs aux Etats-Unis atteint désormais 14,7 millions, selon le décompte officiel du ministère. Il a plus que doublé depuis le début de la récession.

À cela s'ajoutent près de 6,4 millions de personnes disant vouloir trouver un emploi mais non comptabilisées dans la population active pour diverses raisons.

Le nombre de chômeurs de longue durée (27 semaines ou plus) continue d'augmenter et atteint 4,4 millions.

Selon le ministère, neuf millions de personnes sont contraintes de travailler à temps partiel gré du fait de la conjoncture économique.