La chute du produit intérieur brut des États-Unis a ralenti assez fortement au premier trimestre, à 5,5% en rythme annuel, selon les chiffres définitifs publiés jeudi à Washington par le département du Commerce.

La baisse de l'activité a finalement été inférieure de 0,2 point à l'estimation précédente du ministère. Elle est également moins forte que ne le redoutaient les analystes, qui l'estimaient à 5,7%.

Les nouveaux chiffres confirment le ralentissement de la chute de l'activité, après le plongeon du PIB de 6,3% au dernier trimestre de 2008.

Les trois mois d'hiver ont marqué le troisième trimestre consécutif de recul de l'activité aux Etats-Unis. Tout indique que ce recul est en train de se prolonger pendant le trimestre en cours, à un rythme toutefois moins rapide.

Les autorités américaines escomptent que l'économie progresse de nouveau d'ici à la fin de l'année. Un nombre croissant d'économistes estiment que cela pourrait arriver dès le troisième trimestre.

Le ministère indique que la révision du chiffre de la croissance au premier trimestre s'explique par des importations et des déstockages moins forts en réalité que dans son estimation précédente. Une partie de ces gains de croissance a néanmoins été effacée par des exportations et des dépenses de consommation finalement moins fortes qu'annoncé un mois plus tôt.

Les chiffres confirment que le PIB de la première économie mondiale a été plombé au premier trimestre par une chute vertigineuse de l'investissement, de 48,9% en glissement annuel, du jamais vu depuis 1975.

A elle seule, la baisse de l'investissement à fait perdre 8,20 points de croissance aux Etats-Unis.

Les entreprises en ont été les premières responsables: leurs investissements ont enregistré une chute de 37,6%, du jamais vu depuis le début de cette publication statistique en 1947. A cela s'ajoutent l'accélération de leurs déstockages (comptabilisée comme un investissement négatif), qui a fait perdre 2,20 points de croissance au pays.

Le reste de la chute de l'investissement est imputable aux ménages, dont les investissements dans le logement ont reculé pour le treizième trimestre de suite. Le rythme de la baisse s'est accéléré, à 38,8% en rythme annuel, du jamais vu depuis 1980.

Après s'être effondrées au deuxième semestre de 2008, les dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine, ont progressé de 1,4% en rythme annuel au premier trimestre.

Le commerce extérieur, qui avait contribué à la baisse du PIB pendant l'automne, a au contraire apporté 2,39 points de croissance entre janvier et mars. A l'inverse, les dépenses de l'Etat et des collectivités locales, en baisse de 3,1% ont contribué légèrement au recul de l'activité (0,63 point).

L'estimation finale du PIB américain a été publiée au lendemain d'une réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), à l'issue de laquelle celle-ci a décidé de maintenir en l'état son dispositif exceptionnel de soutien au crédit et à la liquidité, jugeant en substance que l'économie du pays avait encore du chemin à parcourir avant d'être sortie de la crise.