L'organisme américain de refinancement hypothécaire Fannie Mae a annoncé jeudi une perte colossale de 58,7 milliards de dollars pour 2008 et réclamé au Trésor une aide de 15,2 milliards de dollars pour couvrir son déficit.

Le groupe, qui garantit ou possède avec son homologue Freddie Mac plus de 40% de l'encours des prêts immobiliers aux États-Unis, a averti dans un communiqué que cette somme lui permettrait d'éviter le déclenchement d'une procédure de faillite.

Le groupe a lancé cet appel à l'aide, le premier du genre en ce qui le concerne, après avoir vu sa valeur nette négative tomber sous le zéro fin 2008, le montant de son passif dépassant celui des actifs de 15,2 milliards de dollars.

«Nous prévoyons que les conditions de marché qui ont contribué à notre perte nette durant tous les trimestres de 2008 persistent voire s'aggravent en 2009», a aussi souligné le groupe.

Fannie Mae et Freddie Mac, mis à mal par la dégradation des marchés financiers et de l'immobilier, ont été placés sous tutelle des pouvoirs publics début septembre.

La semaine dernière, le Trésor avait porté de 100 à 200 milliards les garanties permettant à ces deux organismes d'équilibrer leurs comptes.

Fannie Mae avait prévenu dès janvier que le groupe risquait de réclamer une une quinzaine de milliards de dollars pour ne pas afficher de valeur nette négative.

Freddie Mac, dont la santé financière est considérée comme plus fragile, avait déjà obtenu 13,8 milliards de dollars après la publication de ses résultats du troisième trimestre.

Le groupe, qui devrait publier ses prochains résultats début mars, avait chiffré en janvier entre 30 et 35 milliards de dollars supplémentaires la somme qui pourrait être nécessaire pour rééquilibrer son bilan après la publication de ses résultats pour le quatrième trimestre.

Le Trésor juge ces deux organismes «essentiels pour le fonctionnement du système de financement de l'immobilier», en raison du «rôle central (qu'ils jouent) pour rendre les taux hypothécaires abordables et maintenir la stabilité et la fluidité du marché hypothécaire», avait-il rappelé la semaine dernière.

En 2008, près de trois quarts des nouveaux prêts immobiliers ont été financés ou garantis par Fannie Mae ou Freddie Mac, dont la dette est désormais perçue comme sûre car garantie par l'État fédéral.