À court terme, le plan de relance de Barack Obama, promulgué ce mardi à Denver au Colorado, ne sortira pas son pays de la récession.

C'est à peine s'il permettra à l'économie américaine de voir la lumière au bout du tunnel, après des mois de mauvaises nouvelles. «Le plan a été construit pour éviter que la récession soit plus profonde, dit Francis Généreux, économiste au Mouvement Desjardins. Présentement, on ne voit même pas la lumière au bout du tunnel avec les pertes d'emplois aux États-Unis.»

Les forces et faiblesses du plan de relance, selon Francis Généreux, économiste au Mouvement Desjardins.

    

L'ampleur du plan

«Le plan est d'une ampleur considérable. Il y a plusieurs types de mesures. On ne met pas tous nos oeufs dans le même panier. L'administration Bush mettait l'accent sur les baisses d'impôt. Le plan Obama comprend des baisses d'impôt, mais il y a aussi une aide directe aux travailleurs ayant perdu leur emploi, des dépenses d'infrastructures et une aide aux États et aux villes afin de maintenir la qualité de leurs services.»

Impact à moyen terme

«Le plan n'aidera pas l'économie à court terme. On verra ses effets au plus tôt à la fin de 2009.»

Trop de baisses d'impôt

«On aurait dû inclure davantage de dépenses d'infrastructures. Les ménages et les entreprises sont déprimés présentement. Ils ne dépenseront pas leurs baisses d'impôt.»

Possibilité de gaspillage

«Le plan est tellement diversifié qu'il sera difficile pour l'administration Obama d'évaluer s'il y a eu du gaspillage. Au point où on en est, on n'a plus le temps d'étudier les projets. On ne choisit alors pas nécessairement les meilleurs projets.»

Points saillants du plan de relance de l'économie américaine

Coût total: 787 milliards US

Baisses d'impôts de 282 milliardsUS

Dépenses gouvernementales de 505 milliardsUS

Baisses d'impôt de 400$ par Américain sur le marché du travail

Baisses d'impôt de 250$ par Américain qui bénéficie du régime de sécurité sociale (Social Security) ou du régime d'aide pour les personnes handicapées

Les Américains qui perdent leur emploi recevront leur chèque d'assurance emploi durant 33 semaines supplémentaires. Le chèque sera majoré de 25$ par semaine et la première tranche de 2400$ sera exemptée d'impôt.

Crédit d'impôt de 7500$ à l'achat d'une première maison

Déduction de taxes sur l'achat d'une voiture neuve

Crédit d'impôt pouvant atteindre jusqu'à 2400$ pour les grandes entreprises qui embauchent des nouveaux employés de 16 à 25 ans ou des anciens membres des Forces armées actuellement au chômage

100 milliards pour les secteurs de l'énergie et des technologies

50 milliards pour les projets de transport, incluant 8 milliards pour le développement du train à grande vitesse

87 milliards pour aider les États à couvrir la hausse des coûts de Medicaid, le régime d'assurance maladie des personnes à faible revenu

 

3,5 millions

Le plan de relance économique envisagé par Washington vise à créer ou préserver 3,5 millions d'emplois

2,5% du PIB

Le plan Obama, qui s'élève à 787 milliards US, représente 2,5% de l'économie américaine, comparativement à 1,5% pour le New Deal, le plan de relance mis de l'avant par le président Roosevelt après la crise de 1929.

36%

Le tiers du plan de relance économique constitue des réductions d'impôt pour les

entreprises et les particuliers.