La confiance des consommateurs américains a touché en janvier un nouveau plus bas, a indiqué mardi l'institut de conjoncture privé Conference Board, qui calcule cet indice depuis 1967.

La confiance des consommateurs est tombée à 37,7 points en janvier, alors que les analystes attendaient qu'elle remonte à 39,0 points.

L'institut a revu le niveau de l'indice pour décembre à 38,6 points (ce qui reste son précédent record de faiblesse) au lieu de 38,0 points.

«L'indice de confiance des consommateurs se maintient à ses plus bas niveaux jamais atteints (...) et il semble que les consommateurs ont commencé la nouvelle année avec le même degré de pessimisme que celui qu'ils avaient montré au cours des derniers mois de 2008», écrit l'institut.

La baisse de janvier résulte d'un recul de l'indice mesurant la situation actuelle des consommateurs, à 29,9 points, contre 30,2 points le mois précédent, et d'une baisse de l'indice mesurant les attentes sur la situation future à 43,0 points contre 44,2 points en novembre.

«Le changement mineur dans l'indice mesurant la situation actuelle semble témoigner que la conjoncture ne s'est pas dégradée fortement en janvier, mais qu'elle elle ne s'est pas non plus améliorée», écrit le Conference Board.

«En ce qui concerne l'avenir, les consommateurs restent assez pessimistes sur l'état de l'économie et leurs revenus», ajoute l'institut, jugeant que l'«on ne peut pas [encore] dire que le pire est derrière nous».

L'enquête du Conférence Board a été menée jusqu'au 21 janvier auprès de 5000 ménages américains.

Il en ressort que 47,9% des sondés jugeaient «mauvaises» les conditions économiques actuelles (contre 45,8% en décembre), la part de ceux les trouvant «bonnes» tombant à 6,4% (contre 7,7% un mois plus tôt).

Néanmoins, la part des ménages jugeant «difficile» de trouver du travail a reculé à 41,1% (contre 45,5% en décembre), 7,2% des sondés jugeant même les offres de travail abondantes (contre 6,5% en décembre).

Pour Elsa Dargent, économiste de Natixis, ce sondage laisse présager que les chiffres officiels de l'emploi pour janvier «ne devraient pas être pires que ceux de décembre», qui avaient recensé 524.000 suppressions nettes d'emplois.

Pour les six mois à venir, 31,1% des ménages s'attendent à une détérioration du climat des affaires (contre 32,9% en décembre), et 13,3% sur une amélioration (contre 13,4% un mois plus tôt).

Pour les économistes de RDQ Economics, «il y a une lueur d'espoir du fait de la vision que les sondés ont du marché du travail».

«C'est la première fois depuis janvier 2008» qu'il y a une amélioration du rapport entre ceux jugeant le travail abondant et ceux jugeant difficile de trouver un emploi, écrivent-il, même s'il est trop tôt pour conclure que «le rythme de la contraction de l'économie ralentit».

Mais pour Brian Bethune, économiste d'IHS Global Insight, ces espoirs sont prématurés. Pour lui, «la nouvelle encourageante est que le président (Barack Obama et son gouvernement) n'excluent pas de nouvelles mesures audacieuses» pour soutenir l'économie.