Les négociations reprendront lundi entre Hydro-Québec et les Innus en vue de la réalisation du parc éolien Apuiat, près de Port-Cartier. Après avoir soulevé des objections à l'égard de ce projet, le PDG de la société d'État, Éric Martel, partage maintenant « entièrement les objectifs du gouvernement », a indiqué samedi le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau.

« Tout important que soit le mandat du président-directeur général d'Hydro-Québec, il ne peut pas, dans la conduite de son mandat, créer des impacts négatifs sur les relations entre le gouvernement du Québec et les Premières Nations », a-t-il ajouté dans sa première sortie publique sur ce dossier.

Une lettre d'objections à l'égard du projet, signée par M. Martel sans informer le conseil d'administration de la société d'État au préalable, « a enflammé » les chefs innus et ébranlé leur confiance, comme le dit M. Moreau. Le ministre a ensuite écrit à M. Martel pour lui donner une volée de bois vert et insister sur l'importance du projet.

Selon Pierre Moreau, le PDG « a réalisé l'impact de sa lettre transmise à la communauté innue ». Et « il dit maintenant pouvoir faire de ce projet un projet gagnant-gagnant ».

Alors qu'un journaliste a suggéré qu'il y a eu « tordage de bras » pour obtenir ce résultat, le ministre a préféré présenter les choses autrement : « Appelons ça un ajustement dans le cadre d'une négociation, au bénéfice du Québec et de la relation que l'on souhaite avec les Innus ».

Malgré le « désaccord » qu'il a eu avec le PDG cette semaine et les « soubresauts » dans la négociation, M. Moreau considère que M. Martel « a la qualité, la talent et la compétence pour mener à bien » les pourparlers. Il s'est dit satisfait que la société d'État apporte des modifications à son équipe de négociateurs.

De son côté, toujours en marge du congrès des jeunes libéraux, le premier ministre Philippe Couillard a réitéré, comme il l'avait dit en entrevue à La Presse, qu'il est « essentiel de faire ce projet ». « Ce serait tellement une erreur stratégique majeure de ne pas réaliser ce projet-là pour l'avenir du développement du Nord », où l'appui des autochtones est essentiel pour réaliser une série d'autres projets, a-t-il affirmé.

Interrogé pour savoir si sa confiance en M. Martel est ébranlée, il s'est contenté de répondre que « ce n'est pas une question de confiance » mais plutôt « une question d'exécution et d'être au travail ». « Il faut réaffirmer l'importance du projet, et je crois qu'Hydro-Québec s'en rend compte, et il faut être à la table de négociation avec les Innus », a-t-il dit.