Le gouverneur du Maine, Paul LePage, a récemment senti le besoin de rappeler au Québec et au Massachusetts qu'il appuyait toujours la ligne de transport que veulent construire Hydro-Québec et son partenaire américain pour acheminer d'importantes quantités d'électricité en Nouvelle-Angleterre.

Celui-ci a transmis, la semaine dernière, une lettre au gouverneur du Massachusetts, Charlie Baker, ainsi qu'au premier ministre Philippe Couillard, pour corriger le tir après avoir vu deux sénateurs républicains et deux représentants démocrates manifester leur opposition au projet New England Clean Energy Connect (NECEC) plus tôt ce mois-ci.

«Les auteurs de cette lettre ont peut-être donné l'impression qu'ils agissaient en vertu d'une quelconque autorité législative, écrit M. LePage. Il n'en est rien. Ces quatre personnes s'exprimaient en leur nom personnel et pourraient maintenant devoir subir les conséquences pour avoir suggéré le contraire.»

Le gouverneur républicain a écorché la sortie des quatre signataires survenue au début du mois en leur reprochant d'avoir publié une lettre qui donnait l'impression d'être un document officiel du Maine alors que cela n'était pas le cas.

Les sénateurs Tom Saviello et David Woodsome ainsi que les représentants Ralph Tucker et Seth Berry, qui siègent aux comités des ressources naturelles et de l'énergie ainsi que des services publics et des technologies, estimaient que les retombées de la ligne de transport étaient insuffisantes pour le Maine et que ce projet pourrait se traduire par des pertes d'emplois et de recettes fiscales.

Réalisé par la société Central Maine Power (CMP) et Hydro-Québec, le NECEC, dont la mise en service est prévue en 2022, constitue l'option de rechange pour le Massachusetts, qui avait à l'origine retenu le projet Northern Pass.

Cette ligne de transport proposée par la société d'État québécoise et son partenaire Eversource n'avait toutefois pas obtenu une autorisation essentielle à sa réalisation au New Hampshire.

Le coût du NECEC est évalué à environ 950 millions US aux États-Unis. Le tracé de 233 kilomètres en sol américain, qui doit passer par le Maine, emprunterait le sud du New Hampshire pour rejoindre le Massachusetts.

Au Québec, rien n'a encore été déterminé. Hydro-Québec devra réaliser des études d'impact, techniques et environnementales en plus de se pencher sur un tracé en sol québécois afin de construire une ligne de transport jusqu'à la frontière avec le Maine.

Partisan du projet, le gouverneur de l'État américain rappelle qu'il se présente depuis «des années» comme un promoteur des bénéfices de l'hydroélectricité en provenance du Québec.

«Cela (permettrait) de réduire et de stabiliser les prix de l'énergie, diversifier les sources d'approvisionnement (...) et de réduire l'impact environnemental de la production énergétique», rappelle M. LePage.

Même si les promoteurs du NECEC disent avoir atteint les «étapes finales» des négociations avec le Massachusetts il y a un mois, aucune entente n'a encore été annoncée. L'échéancier initial avait été fixé au 25 avril.

Ce contrat permettrait à Hydro-Québec d'exporter 9,45 térawattheures (TWh) d'hydroélectricité par année pendant 20 ans.

En plus des quatre élus du Maine, le NECEC a été critiqué par un trio de producteurs d'électricité - Calpine, Dynegy et Bucksport - de cet État ainsi que par des militants pour la protection de l'environnement.