Même si 35 caisses du Mouvement Desjardins ont adopté des résolutions demandant le retrait du soutien financier au pipeline Trans Mountain, le grand patron de Desjardins, Guy Cormier, juge qu'il doit respecter sa signature et «accompagner» graduellement le milieu économique dans la transition énergétique.

Le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins a pris la parole, jeudi, devant quelque 350 convives réunis par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Il a d'ailleurs eu à faire face à deux questions dans la salle évoquant justement le prêt de 145 millions octroyé par Desjardins à la société Kinder Morgan, qui mène le projet Trans Mountain.

«La position du Mouvement Desjardins, elle est claire: elle se situe dans la transition énergétique. La finalité est la même pour tout le monde: la planète qu'on veut construire, la société dans laquelle on veut évoluer et nous, on loge là sur l'évolution des énergies fossiles. Mais entre-temps, on se positionne dans la transition énergétique», a expliqué M. Cormier au cours d'une rencontre avec la presse après son allocution.

Il a cité en exemple l'investissement récent de Desjardins dans 200 nouvelles bornes électriques dans des régions qui en étaient dépourvues.

Et il a rappelé que Desjardins a publiquement pris des engagements, notamment celui de s'assurer que d'ici 2020, l'empreinte carbone de ses portefeuilles investis dans les marchés sera inférieure de 25 % à celle des entreprises qui composent les indices boursiers et obligataires.

Et Desjardins compense ses émissions de gaz à effet de serre par l'achat de crédits carbone, ce qui lui a permis d'être carboneutre depuis 2017, a souligné M. Cormier.

«On est à l'écoute. On n'est pas du tout insensible à ça. Trente-cinq caisses, ça représente à peu près 10 % de notre réseau des caisses. C'est peut-être 700 personnes sur 4,3 millions de membres», a-t-il fait valoir.

Guichets automatiques

Pour ce qui est de la question tout aussi sensible des guichets automatiques en région, M. Cormier a rappelé que des projets-pilotes verront le jour dans les régions de l'Outaouais et de Kamouraska pour qu'un fournisseur indépendant installe un guichet automatique là où le dernier guichet a été retiré par Desjardins.

Et il a laissé entendre que Desjardins faisait déjà plus que sa part. «Aujourd'hui, Desjardins a plus de 1000 points de service au Québec et a plus de 2000 guichets automatiques. Quand vous additionnez tous les points de service et tous les guichets automatiques de tous les concurrents: la Laurentienne, la Nationale, la Royale, la BMO, la TD, la Scotia, tout le total de ce qu'ils ont au Québec est inférieur à ce que Desjardins a à lui tout seul.»

Il a aussi rappelé que de moins en moins de gens utilisent ces guichets, puisque seulement «7 % de nos transactions se font au guichet automatique».