Après le Massachusetts en juillet, Hydro-Québec se tourne vers l'État de New York dans l'espoir de sécuriser ses exportations en décrochant un contrat d'approvisionnement à long terme.

La société d'État a répondu vendredi à l'appel de propositions de la New York Power Authority (NYPA) - qui prévoit l'achat d'au moins 1 térawattheure - en déposant deux scénarios qui ratissent large.

Dans un premier temps, Hydro-Québec propose d'ajouter 80 mégawatts de capacité à son interconnexion de Cedar Rapids, située en Montérégie, ce qui lui permettrait de fournir au total 0,7 térawattheure.

«On ne parle pas d'une nouvelle infrastructure ou de nouveaux permis, explique un porte-parole, Gary Sutherland. C'est une ligne de transmission qui existe déjà. C'est relativement simple à réaliser sur le plan technique.»

Cette option nécessiterait des investissements de 9 millions, selon ce qu'a indiqué Hydro-Québec. Il serait possible d'acheminer de l'hydroélectricité vers New York à compter de mars 2021.

Mais puisque la NYPA a lancé un appel de propositions plutôt qu'un appel d'offres, il se pourrait que les autorités new-yorkaises en viennent à la conclusion qu'une quantité beaucoup plus importante d'électricité est nécessaire.

Par rapport à son niveau de 1990, l'État s'est notamment fixé l'objectif de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.

Ainsi, Hydro-Québec propose une nouvelle infrastructure de transport entre le Québec et New York, ce qui permettrait à la société d'État d'exporter entre 5,8 et 8,3 térawattheures (TWh) d'hydroélectricité. Ce scénario prévoit également que l'on pourrait bonifier la capacité d'infrastructures existantes.

«La NYPA dispose de plusieurs options afin que l'énergie soit acheminée à New York, affirme le vice-président au développement des affaires d'Hydro-Québec, Steve Demers. C'est à elle de déterminer la solution optimale.»

Si les autorités new-yorkaises optent pour une nouvelle ligne de transport, il est permis de croire que le Champlain Hudson Power Express, qui dispose déjà de l'ensemble des permis nécessaires à sa réalisation, serait bien positionné pour être considéré.

Estimé à environ 2,2 milliards US, ce projet, dont la mise en service est prévue en 2021, relierait le Québec à Yonkers, à proximité de la ville de New York.

Même si la société d'État ne s'avance pas sur les revenus qui pourraient être générés par l'obtention d'un éventuel contrat, l'appel de propositions de la NYPA et celui du Massachusetts sont au coeur de sa stratégie visant à doubler son chiffre d'affaires d'ici 2030.

Sans spéculer sur ses chances d'être sélectionnée, Hydro-Québec devrait savoir vers la fin octobre dans quelle direction iront les autorités new-yorkaises. Elle estime toutefois être en mesure de se démarquer étant donné qu'elle peut assurer un approvisionnement continu ainsi que de l'énergie propre.

«Il est très possible que plusieurs projets soient retenus», a affirmé M. Sutherland.

L'an dernier, 24,1 des 32,6 TWh exportés par Hydro-Québec étaient destinés au marché américain. Au total, les exportations ont représenté 803 millions du bénéfice net de 2,86 milliards de la société d'État. New York représente environ le quart du marché d'exportation d'Hydro-Québec.

À la fin juillet, la société d'État avait proposé six options au Massachusetts pour fournir au moins 8,3 des 9,45 TWh d'électricité que cet état de la Nouvelle-Angleterre souhaite acheter annuellement à compter de 2022.