Leur bois ne peut être accusé - même faussement - d'être subventionné, mais ils sont tout de même frappés par les droits compensateurs imposés par les États-Unis.

Les propriétaires de forêt privée - il y en a 440 000 au Canada - se disent les victimes collatérales du conflit du bois d'oeuvre et demandent à être exemptés de toute forme de taxe ou de quota.

« Des dizaines de milliers de propriétaires de boisés canadiens sont touchés par cette crise », a affirmé jeudi Marc-André Côté, directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, lors d'une conférence téléphonique.

Sa fédération fait partie d'une alliance pancanadienne de propriétaires de forêts, pour qui la vente de bois rond constitue le plus souvent un important revenu d'appoint.

BAISSE DES VOLUMES

Ces petits producteurs ont vu les prix et les volumes baisser depuis le début du conflit, alors que les États-Unis imposaient des droits totalisant en moyenne 27 %.

Les forestiers canadiens ne peuvent contourner cette difficulté en vendant leur bois rond aux États-Unis.

En effet, la plupart des scieries frontalières sont au Canada. En fait, souligne M. Côté, les propriétaires de forêt privée américains en zones frontalières sont eux aussi frappés par la baisse des prix et de la demande : ils vendent leur bois aux scieries canadiennes et ce bois revient aux États-Unis... frappé d'une taxe de 27 %.

Lors de l'entente de 2006, ces scieries frontalières étaient exemptées de toute taxe ou quota à condition que la plus grande part de leur approvisionnement se fasse en forêt privée.

Pour la prochaine entente, les propriétaires forestiers canadiens veulent une exemption plus large.

« Il devrait y avoir une exemption pour tout le bois des forêts privées qui est transformé dans les scieries, dit M. Côté. C'est possible de le mettre en place, la traçabilité existe. »