Les cours du pétrole se repliaient à l'ouverture de la séance à New York lundi, dans un marché toujours troublé par les inquiétudes sur l'abondance d'offre de brut dans le monde.

Vers 9h15, le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, reculait de 40 cents à 43,83 dollars sur le contrat pour livraison en août au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le baril avait perdu 1,29$ vendredi «et il semblerait que ce fort mouvement de repli plane encore sur la séance ce lundi», a estimé Matt Smith de ClipperData.

L'annonce d'une reprise de l'augmentation du nombre de puits en activité aux États-Unis diffusée en fin de séance vendredi «est venue conforter l'état d'esprit pessimiste qui pèse sur le marché actuellement», a-t-il expliqué.

Ce décompte publié par la société privée Baker Hughes fait figure d'indicateur avancé de la production et une progression du nombre de puits, après une légère baisse la semaine précédente, augure d'une augmentation de l'extraction de brut aux États-Unis dans les semaines à venir.

Alors que le marché mondial est plombé par une surabondance de l'offre, les producteurs américains ne semblent pas se laisser décourager par la baisse des prix et continuent de relancer leur production, notamment dans le pétrole de schiste.

Et la hausse de la production américaine met à mal les efforts de limitation des extractions engagés par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres producteurs, au premier rang desquels la Russie.

«Cette piqure de rappel sur le fait qu'on a un excédent d'offre sur le marché fait repartir à la baisse des cours qui avaient profité d'un rebond au cours des deux semaines précédentes», a noté Matt Smith.

Pourtant, à plus long terme, a avancé Phil Flynn de Price Futures Group, la planète «se dirige vers un manque d'approvisionnement» avec «des investissements pour l'exploration du pétrole tombé à son plus bas niveau depuis les années 1940».

Il se faisait l'écho d'Amin Nasser, président de la compagnie Saudi Aramco, qui a jugé lundi le niveau des investissements dans le secteur des hydrocarbures «de plus en plus inquiétant».

«Environ 1000 milliards (de dollars) d'investissements ont déjà été perdus» depuis la chute des prix du pétrole à partir de la mi-2014, a-t-il noté lors du Congrès mondial de pétrole à Istanbul.

«Sans un haut niveau d'investissement, la transition et la sécurité énergétique pourraient être compromises», a-t-il encore insisté.