Les cours du pétrole se sont repris lundi et ont fini en hausse, soutenus par l'éloignement de la perspective d'un resserrement monétaire par la Réserve fédérale (Fed).

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a pris 41 cents à 46,29 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a lui aussi monté, de 31 cents à 48,32 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Le pétrole brut a progressé grâce à des commentaires de responsables de la Fed laissant croire qu'une hausse des taux n'aura pas lieu dès septembre, mais plus tardivement», a indiqué Andy Lipow de Lipow Associates.

La gouverneure de la Fed, Lael Brainard, a de nouveau plaidé lundi pour «la prudence» avant de réduire le soutien monétaire à l'économie des États-Unis, jugeant que la nécessité de relever les taux était «moins impérieuse».

Cette déclaration, ajoutée à celles plus tôt dans la journée de deux autres responsables de la banque centrale américaine, a semblé éloigner le risque d'une hausse des taux lors de la réunion du comité monétaire de la Fed (FOMC) les 20 et 21 septembre, alors que cette perspective avait ressurgi en fin de semaine précédente.

Un resserrement monétaire pourrait d'une part quelque peu peser sur la croissance et donc sur la demande de produits pétroliers et d'autre part renforcer le dollar et donc pénaliser le  pétrole, libellé dans cette monnaie, en le rendant plus cher pour les pays détenteurs d'autres devises.

Autre effet de ces déclarations des responsables de la Fed, les marchés d'actions ont fortement progressé lundi, ce qui a encore renforcé le pétrole.

En début de séance les cours du pétrole avaient baissé, les investisseurs s'inquiétant à nouveau d'une possible forte augmentation des stocks hebdomadaires aux États-Unis après leur chute spectaculaire jeudi.

Les importations avaient souffert de problèmes d'approvisionnement liés à la tempête Hermine qui a passé le début du mois à remonter la côte Est des États-Unis, par laquelle arrivent de nombreuses cargaisons d'or noir.

La tempête étant désormais passée, «les acteurs de marché s'attendent surtout à ce que les importations de brut reviennent aux États-Unis cette semaine et anticipent une hausse de l'offre de brut», a indiqué Carl Larry de Frost and Sullivan.

Ces inquiétudes sur un renforcement de l'offre ont été soutenues par l'annonce vendredi par le groupe privé Baker Hughes d'une nouvelle hausse de l'activité de forage aux États-Unis.

Au niveau mondial également, la production d'or noir est revue à la hausse, et devrait décliner moins fortement qu'anticipé en 2016 et 2017 dans les pays n'appartenant pas à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), selon les estimations du cartel pétrolier publiées lundi.

Autre facteur limitant la hausse, les spéculations sur un possible accord de la limitation de la production par les membres de l'OPEP en marge du Forum de l'Énergie à Alger du 26 au 28 septembre ont quelque peu pesé sur les marchés.

«On ne voit pas vraiment de bonnes nouvelles de ce côté-là. On a l'impression qu'ils ne vont rien faire lors de la réunion qui arrive», a jugé Carl Larry.