Les cours du pétrole ont poursuivi leur plongeon jeudi à New York, dans la foulée des mauvais chiffres des stocks américains de mercredi et au moment où l'espoir d'un accord sur un gel de la production s'évanouit.

Le cours du «light sweet crude», référence américaine du brut, a perdu 1,54 dollar à 43,16 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (NYMEX).

«Le ministre russe de l'Énergie a indiqué que 50 dollars le baril est un prix auquel une limitation de la production n'est pas nécessaire et cela a fait pression sur les marchés», a indiqué Bob Yawger de Mizuho Securities USA.

Cette déclaration a semblé porter le coup de grâce aux espoirs d'un accord entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) fin septembre à Alger sur un gel de leur production, auquel la Russie aurait pu se joindre ultérieurement.

Important producteur de pétrole non membre de l'OPEP, la Russie avait fait savoir en août par la voix de son ministre de l'Energie Alexandre Novak qu'elle était susceptible de se joindre, à un tel accord.

En avril dernier, une première rencontre de ce type entre membres de l'OPEP avait échoué en raison des tensions entre l'Arabie Saoudite et l'Iran, deux rivaux régionaux.

Au moment de cette annonce, les cours du brut étaient déjà plombés par la publication mercredi de chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Énergie jugés «négatifs» par Bob Yawger.

«Les chiffres des stocks ont été une surprise», a indiqué l'expert de Mizuho Securities USA, pointant des «réserves de pétroles brut en augmentation et la demande de fuel en baisse».

«Les évolutions sur une semaine poussent plutôt à la baisse, mais les évolutions par rapport à l'an dernier poussent très nettement à la baisse», a résumé James Williams de WTRG Economics dans une note.

Autre facteur de la baisse, la contraction de l'activité dans le secteur manufacturier aux États-Unis en août, selon l'indice des directeurs d'achats de ce secteur publié jeudi par l'association professionnelle ISM, a fait planer des doutes sur la demande.

Le dollar, en recul sur la journée à la suite de ces mêmes chiffres, n'a pas suffi à soutenir les cours.