Les cours du pétrole se sont nettement repliés lundi, après une période prolongée de hausse, sous le coup de divers éléments qui laissaient craindre un rebond de l'offre à travers le monde.

Le cours du baril de référence «light sweet crude» (WTI) a reculé de 1,47 dollar à 47,05 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Le pétrole n'a plus réussi à trouver de soutien», a résumé Carl Larry, de Frost & Sullivan.

Après un mauvais mois de juillet, les cours se sont repris à partir du début août, sur fond d'espoirs de mesures concertées entre grands producteurs pour stabiliser l'offre, mais ils semblent désormais caler vers le seuil des 50 dollars le baril.

Le net recul de lundi «n'est pas vraiment une surprise», a estimé Bart Melek, de TD Securities. «La semaine dernière a été excellente et on a enchaîné la plus longue série de hausses consécutives depuis quatre ans. On assiste à quelques prises de bénéfices.»

Au-delà de ces raisons techniques, diverses actualités étaient de nature lundi à encourager le scepticisme de certains investisseurs, comme la surabondance mondiale semble toujours avoir du mal à se résorber.

Le marché continuait par exemple à digérer l'annonce juste avant le week-end d'une nouvelle hausse du nombre de puits en activité aux États-Unis, pour la huitième semaine de suite, qui laisse craindre un rebond de la production américaine.

Sur le plan international, «les cours se sont repliés aujourd'hui face à des actualités concernant l'offre en Irak et au Nigeria», a avancé dans une note Matt Smith, de ClipperData.

En ce qui concerne l'Irak, le gouvernement central a fait part de son intention d'augmenter ses exportations de pétrole de 5% dans les prochains jours, à la suite d'un arrangement avec les autorités régionales kurdes sur l'emploi d'un oléoduc.

Quant au Nigeria, premier exportateur africain de pétrole, les rebelles des Vengeurs du Delta du Niger (NDA) ont annoncé ce weekend un cessez-le-feu conditionnel et accepté de négocier avec le gouvernement après huit mois de sabotages dans le sud pétrolifère du pays.

Cette annonce «a été accueillie avec beaucoup de scepticisme, ce qui est normal», a relativisé M. Smith. «Même quand le gouvernement s'est récemment remis à verser de l'argent aux rebelles, les sabotages ont continué.»