Les cours du pétrole ont fortement monté mardi grâce à des rapports jugés engageants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et du département américain de l'Énergie (DoE).

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août, qui avait perdu quelque quatre dollars depuis le début du mois, a rebondi de 2,04 dollars à 46,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, lui aussi récemment déprimé, a avancé de 2,22 dollars à 48,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«C'est en partie lié à l'optimisme à court terme manifesté par l'OPEP dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier», a estimé James Williams, de WTRG Economics.

Le cartel a estimé que le rééquilibrage du marché de l'or noir se poursuivrait en 2017, avec une demande mondiale qui continuera à croître face à une production toujours déclinante dans les pays extérieurs à l'OPEP.

«Ils estiment que pour le trimestre en cours, en dehors de l'OPEP, la consommation sera suffisamment élevée et l'offre suffisamment basse» pour aller dans le sens de ce rééquilibrage, a remarqué M. Williams.

Ces prévisions viennent soulager des investisseurs qui semblaient regagnés depuis le début juillet par des préoccupations sur le niveau toujours élevé de l'offre, alors que les cours avaient auparavant profité de problèmes divers de production dans le monde.

«Même s'il faut reconnaître qu'un rééquilibrage en 2017 marquerait un net progrès après deux années de surabondance, il faut noter que dans un tel scénario, il faudrait attendre 2018 avant de voir les réserves mondiales baisser», a relativisé dans une note Tim Evans, de Citi.

Plus précisément, il prévenait que l'hypothèse d'un rééquilibrage ne se basait que sur l'idée d'une nette hausse de la demande, et non d'une résorption de l'offre, d'autant que l'OPEP a encore fait état d'une hausse de sa propre production en juin.

Le dollar faible aide

Qui plus est, «la Libye a annoncé voici deux ou trois jours qu'elle allait se remettre à exporter» après des perturbations liés à la guerre civile, a rapporté M. Williams.

En revanche, toujours au sein du cartel, il se faisait l'écho d'annonces selon lesquelles l'offre de l'Irak, deuxième producteur de l'OPEP, avait nettement baissé ces dernières semaines, ce qui risque de persister face à des perturbations sur des oléoducs.

L'attitude du cartel est particulièrement surveillée, car il contribue depuis près de deux ans à déprimer les cours en s'abstenant de réduire sa production, principalement à l'instigation de son membre dominant, l'Arabie saoudite.

Après le rapport de l'OPEP, les investisseurs ont digéré une publication semblable du département de l'Énergie (DoE), logiquement plutôt centrée sur la production américaine.

«Je n'ai rien noté de particulièrement bon ou mauvais dedans», a reconnu M. Williams. «L'impression générale n'était pas très différente de celui de l'OPEP.»

Le DoE n'a pas changé ses estimations sur la production américaine, dont la baisse persistante cette année a largement soulagé les investisseurs, et s'attend toujours à ce qu'elle recule nettement au terme de 2016 puis encore un peu en 2017.

«Le marché va aussi surveiller les chiffres sur l'offre américaine de la semaine achevée le 8 juillet, avec d'abord les estimations de l'American Petroleum Institute mardi à 14 h 30, puis les chiffres plus définitifs du DoE demain», a rappelé M. Evans.

De plus, les investisseurs attendent un troisième gros rapport mensuel, celui de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) à Paris, qui sera publié mercredi.

Au-delà de ces rapports, certains observateurs estimaient que les cours pétroliers profitaient aussi d'un petit affaiblissement du dollar, car ils sont libellés en monnaie américaine et en deviennent plus intéressants.

«La corrélation inversée entre le dollar et le brut est extrêmement marquée» depuis plus de deux semaines, a souligné Kyle Cooper, d'IAF Advisors.