Les cours du pétrole ont fini en baisse jeudi, victimes de prises de bénéfices après deux séances de forte hausse motivées par l'espoir d'un rééquilibrage de l'offre et de la demande.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a perdu juste 1,00 dollar à 43,18 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a perdu 1,27 dollar à 44,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Les gens récupèrent de l'argent et attendent de voir ce qui va se passer», a commenté Carl Larry, chez Frost & Sullivan, jugeant toutefois que «l'humeur des investisseurs pour le moment est vraiment redevenue positive».

«Nous n'avons vu aucune actualité récente qui pousse à la hausse, mais la tendance est positive, certains évoquent une reprise (des prix) jusqu'à 50 dollars, et ce n'est pas impossible vu la hausse des importations aux États-Unis et le déclin de la production» nord-américaine, a-t-il ajouté.

Mercredi le ministère américain de l'Énergie a annoncé une progression des stocks de brut aux États-Unis, mais aussi une baisse de la production, pour la douzième fois en treize semaines, ce qui la ramène au plus bas depuis 18 mois.

«La baisse de la production américaine de pétrole est l'assurance que la surabondance de l'offre va diminuer de façon notable au second semestre, et que le marché du pétrole sera plus équilibré d'ici à l'année prochaine au plus tard», ont estimé les experts de Commerzbank.

Pour autant, «de toute évidence les données fondamentales connaissent encore des hauts et des bas», a noté Oliver Sloup, chez iiTrader. Il a évoqué notamment les atermoiements des grands pays producteurs membres ou non de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur l'opportunité de geler la production pour soutenir les cours, comme il en est question depuis février.

Dimanche, une réunion à Doha à ce sujet a tourné court en raison des rivalités entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, ce qui a brièvement fait plonger les cours du pétrole. Mercredi, l'agence Bloomberg s'est toutefois fait l'écho de déclarations d'un ministre irakien évoquant la possibilité d'une nouvelle réunion en mai, avant la réunion de l'OPEP prévue en juin, relançant l'optimisme.

«Il semble que le marché pense que plus ils en parlent, plus quelque chose va finir par arriver» en termes de rééquilibrage volontaire de l'offre surabondante par rapport à la demande, a ajouté M. Sloup.

Pour M. Larry, «si une réunion a bien lieu (en mai), des mesures seront certainement prises, s'il y a une réunion d'urgence ce sera un appel à agir».

Mais Jasper Lawler, chez CMC Markets, a estimé que «les chances d'une autre réunion entre pays producteurs en mai semblent au mieux faibles. Leur dernier effort (dimanche dernier à Doha) s'est terminé sur un fiasco embarrassant, et la prochaine réunion de l'OPEP  est en juin, donc cela n'aurait pas de sens qu'il y en ait une autre d'ici là», a-t-il dit.