Les cours du pétrole ont encore progressé jeudi à New York, prolongeant les gains de la veille dans un marché manifestement hésitant sur la direction à suivre après une prise de position ambiguë de la Réserve fédérale américaine.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a gagné 12 cents à 46,06 dollars, au lendemain d'un envol de plus de 6% sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Le marché ne sait pas trop quoi penser», a commenté John Kilduff, chez Again Capital, au terme d'une séance très hésitante.

Pour lui, la forte hausse enregistrée mercredi «était un peu surprenante au vu des chiffres sur les stocks» de brut publiés par le ministère de l'Énergie.

Ces chiffres ont révélé une nouvelle hausse des stocks de brut, légèrement inférieure aux attentes, assortie toutefois d'un recul des réserves d'essence et de produits distillés.

Cela montre que «la demande en essence et en diesel est très forte», ce qui est positif, selon M. Kilduff.

En outre, la Réserve fédérale a semblé, selon beaucoup d'observateurs, faire preuve d'optimisme en modulant un peu son analyse économique, d'où elle a retiré la référence à l'impact du ralentissement mondial sur l'économie américaine.

«La Fed semble voir quelque chose (de positif) dans l'économie, ce qui voudrait dire plus de demande à venir», a estimé M. Kilduff.

Carl Larry, chez Frost & Sullivan, a estimé pour sa part que le pétrole pouvait bénéficier de l'engouement d'investisseurs délaissant d'autres marchés. «Il y a des fonds d'investissements qui préfèrent investir sur le pétrole plutôt que sur les changes», a-t-il dit.

«En voyant le genre d'envolée qu'on a eu, on se dit que c'est sûrement plus dû à des données (macro) économiques qu'aux données fondamentales du marché», a-t-il dit.

De fait, «mis à part l'arrière-plan macroéconomique et financier, nous pensons que la poursuite des excédents reste le problème principal, dans lequel s'inscrit le haut niveau de la production russe annoncé aujourd'hui», a commenté Tim Evans, chez Citi, évoquant également le haut niveau de la production des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et l'arrivée prévue de barils supplémentaires venus d'Iran.

«Il est difficile de voir les prix se maintenir à ce niveau», jugeait également M. Kilduff.