Les cours du pétrole ont fortement rebondi mercredi à New York, encouragés par une hausse modérée des stocks de brut et un reflux des réserves d'essence et de produits distillés aux États-Unis.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre s'est envolé de 2,74 dollars, soit 6,34%, à 45,94 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Le marché avait été assommé, baissant encore et encore ces derniers jours, et il y a donc eu un regain d'intérêt à l'achat», manifeste dès les premiers échanges, et confirmé après le rapport du ministère de l'Énergie (DoE) sur l'état des stocks aux États-Unis, a déclaré Matt Smith, de ClipperData.

Le rapport du DoE a fait état d'une hausse de 3,4 millions de barils des réserves de brut durant la semaine close le 23 octobre, un peu inférieure aux attentes (+3,75 millions selon les experts de Bloomberg), et assortie d'un recul plus fort que prévu des stocks d'essence (-1,1 million de barils) et de produits distillés (-3 millions de barils).

Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers américains ont baissé de 3,7 millions de barils.

Pour M. Smith, «la demande pour les produits pétroliers était une bonne chose, encourageante»,  représentant «un léger soutien pour les cours», qui étaient tombés depuis le début de la semaine à leur niveau le plus bas depuis deux mois.

Pour autant, M. Smith a mis en garde contre le risque d'une rechute dans les jours à venir, car «les données fondamentales sont toujours faibles, et il n'y a pas grand-chose d'encourageant pour monter plus haut», vu les excédents mondiaux de brut et de produits pétroliers, et les inquiétudes pour la demande, notamment chinoise.

«La baisse des stocks hebdomadaires aux États-Unis par rapport au consensus ne constitue qu'une éphémère bouffée d'air frais pour le marché pétrolier», tempérait aussi Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque «Le rééquilibrage du marché pétrolier prendra encore certainement de longs mois, la hausse des prix observée aujourd'hui ne doit pas être exagérée», a-t-il ajouté.

Parmi les facteurs poussant à la baisse, M. Dembik a évoqué le retour prochain de l'Iran sur le marché du pétrole, une fois levées les sanctions occidentales, ainsi que la guerre des prix menée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour s'assurer le maintien de ses parts de marché, refusant toute réduction de sa production.