Les stocks de pétrole brut ont une nouvelle fois baissé la semaine dernière aux États-Unis, reculant beaucoup plus que prévu, mais les réserves d'essence ont enregistré une hausse inattendue, selon des chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Énergie (DoE).

Lors de la semaine achevée le 19 juin, les réserves commerciales de brut ont reculé de 4,9 millions de barils à 463 millions, soit leur huitième baisse hebdomadaire d'affilée, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg n'attendaient qu'un déclin de deux millions.

L'association professionnelle API avait fourni mardi soir une estimation plus proche des chiffres officiels, avec un recul évalué à 3,2 millions de barils.

Malgré cette baisse, les réserves de brut restent «proches de niveaux qu'on n'avait pas vus à cette période de l'année depuis au moins 80 ans», selon le DoE. Elles enregistrent une progression de 19,3% par rapport à la même période de l'an dernier, soit un ralentissement par rapport à la semaine précédente (+21,1%).

Ces chiffres ne concernent pas les réserves stratégiques qui ont, elles, été relevées d'environ 400 000 barils. En les prenant en compte, les stocks de brut n'ont décliné que de quelque 4,6 millions de barils.

Les réserves d'essence ont en revanche augmenté de 700 000 barils, alors que les analystes s'attendaient à ce qu'elles restent stables.

Elles sont en hausse de 1,6% par rapport à la même période de 2014, et se situent dans la moitié supérieure de la fourchette moyenne en cette époque de l'année.

De même, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté de 1,8 million de barils, alors que les analystes ne tablaient que sur une hausse de 700 000 barils.

Ils augmentent de 12,3% par rapport à la même époque en 2014, et sont au milieu de la fourchette moyenne pour cette période de l'année.

Nette baisse à Cushing 

La production américaine, très surveillée par les analystes, ne donne toujours pas de signe de déclin après une hausse de 15 000 barils par jour (mbj) à 9,60 mbj.

Également suivies de près par les courtiers, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, le WTI, ont baissé de 1,9 million de barils à 56,2 millions.

Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers américains ont reculé de 6,7 millions de barils, sans prendre en compte les réserves stratégiques, et de 6,3 millions en les incluant.

Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les États-Unis ont consommé en moyenne 19,8 mbj, soit 7,2% de plus qu'à la même époque en 2014.

La demande de produits distillés a baissé de 0,9% au cours des quatre dernières semaines, là aussi sur un an, et celle d'essence a avancé de 4,5%.

Les raffineries américaines ont accéléré la cadence, fonctionnant à 94,0% de leurs capacités contre 93,1% la semaine précédente.

Vers 11h, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août, en légère hausse juste avant la publication du DoE, retombait proche de l'équilibre, gagnant un cent à 61,02 dollars.