Les cours du pétrole ont ouvert en baisse vendredi à New York, continuant à se focaliser sur la surabondance de l'offre, confirmée jeudi par un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Vers 9 h 15, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet perdait 71 cents à 60,06 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), poursuivant son mouvement de baisse enclenché la veille.

Entre le rapport de l'AIE, qui a rehaussé ses prévisions d'offre, et celui de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui avait montré la veille une hausse de la production ce mois-ci, «les nouvelles sont sans relâche sur ce front», a souligné John Kilduff, chez Again Capital.

De son côté Matt Smith, chez Clipper Data, a souligné que «des rumeurs durant la nuit d'une hausse à venir de la production saoudienne, pour répondre à une reprise de la demande, se rajoutent pour finir la semaine en baisse».

«Nous voyons les chargements de brut ouest-africain et latino-américain au plus haut de l'année, sans doute sur la base d'une demande en hausse, donc une réponse côté production et exportations du côté du Golfe dans les mois à venir serait logique», a ajouté M. Smith.

M. Kilduff a relevé de son côté que même si la demande se tenait assez bien, notamment aux États-Unis, comme l'a indiqué un rapport publié mercredi par le ministère de l'Énergie (DoE), qui avait permis aux cours de nettement remonter, les inquiétudes sur le sujet étaient de nature à reprendre le dessus.

«Les consommateurs réagissent aux prix bas à la pompe et prennent la voiture, et le niveau élevé de l'emploi y contribue, mais la dynamique continue de l'offre continue à grignoter» cet avantage, a-t-il dit.

«Les prix du pétrole n'ont pas réussi à capitaliser sur le fait que l'AIE a révisé ses prévisions sur la demande significativement à la hausse,» ont noté pour leur part les analystes de Commerzbank.

La demande de pétrole dans le monde devrait croître de 1,4 million de barils par jour (mbj) en 2015 - contre 1,1 mbj estimés le mois dernier - à 94 mbj, portée par la reprise économique mondiale, la baisse des prix du pétrole et un hiver plus froid que l'an dernier, selon l'agence.

«C'est presque le double par rapport à 2014,» soulignait-on chez Commerzbank.

Par ailleurs, une hausse du dollar face à ses principales contreparties continuait de lester les prix des matières premières. Un dollar fort rend moins attrayants les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine, car plus onéreux, pour les investisseurs munis d'autres devises.

M. Kilduff a estimé enfin que le marché était plus généralement pris dans un mouvement technique de baisse, après que la hausse du milieu de semaine a échoué à dépasser le seuil des 62 dollars le baril.

«Bientôt la saison de la maintenance d'automne des raffineries va arriver, c'est ce qui était arrivé l'année dernière, quand le deuxième semestre avait été marqué par le fort recul des cours», a-t-il ajouté.