La nouvelle réalité politique créée par la victoire néo-démocrate en Alberta fait en sorte que le gouvernement fédéral promeut de manière insistante un projet d'oléoduc en Alberta qui n'a pas la faveur du nouveau gouvernement provincial.

Le ministre fédéral des Finances, Joe Oliver, a livré mercredi un discours devant des acteurs de Wall Street, signifiant clairement qu'Ottawa était tout à fait disposé à occuper l'espace laissé vacant par le gouvernement albertain dans la promotion du projet Keystone XL, en attente de décisions politiques aux États-Unis.

Cette plus récente sortie du gouvernement fédéral conservateur en soutien à Keystone survient quelques jours seulement après que les électeurs albertains eurent choisi le Nouveau Parti démocratique (NPD) et sa chef Rachel Notley, qui a tenu à dire qu'elle ne réaliserait pas de voyages de promotion de Keystone, contrairement à ses prédécesseurs.

Mme Notley a dit ne pas vouloir s'immiscer dans le débat actuel aux États-Unis sur Keystone.

Mme Notley a déjà indiqué qu'elle ne s'opposait pas de facto aux projets d'oléoducs, tout en ajoutant concernant Keystone XL qu'elle préférerait que le pétrole soit raffiné au Canada plutôt qu'aux États-Unis.

Dans son discours, M. Oliver a exprimé une nouvelle fois la frustration du gouvernement conservateur à l'égard des délais dans l'approbation du projet de TransCanada, qui transporterait le pétrole des sables bitumineux albertains vers les raffineries du golfe du Mexique, aux États-Unis.

«Pour tirer pleinement avantage de notre patrimoine énergétique, nous devons accéder aux marchés, ce qui implique la construction d'oléoducs», a dit le ministre dans son discours à New York, livré lors d'un événement organisé par l'Association de l'industrie des valeurs mobilières et des marchés financiers.

«C'est pourquoi le Canada juge frustrant d'avoir à attendre encore l'approbation présidentielle sur le projet Keystone», a-t-il poursuivi.

Le président américain Barack Obama a opposé son veto à un projet de loi pour accélérer l'approbation de Keystone, tout en gardant la porte entrouverte à l'acceptation du projet canadien.