L'autorité japonaise de régulation du secteur nucléaire a accordé jeudi un feu vert technique à un deuxième couple de réacteurs pour un redémarrage qui pourrait intervenir cet été dans le meilleur des cas.

Actuellement, les 48 tranches de l'archipel (sans compter les six condamnées de la centrale de Fukushima Daiichi) sont stoppées sine die par mesure de précaution en attendant que soit contrôlée la conformité de leur sûreté vis-à-vis de normes rendues plus sévères après la catastrophe atomique consécutive au tsunami de mars 2011.

Les réacteurs 3 et 4 de la centrale de Takahama avaient fait l'objet mi-décembre d'un rapport favorable de l'Autorité de régulation (NRA).

L'approbation formelle est intervenue jeudi après un appel d'un mois aux commentaires publics, une étape obligatoire.

Quelque 3600 avis sont parvenus à l'autorité, dont beaucoup jugeant ces tranches nucléaires insuffisamment protégées devant les risques de séismes ou d'attaques terroristes.

Ces remarques n'ont toutefois pas changé la position du régulateur qui a examiné les deux réacteurs Takahama 3 et 4 pendant des mois.

Ce couple de deux unités est le deuxième à obtenir ce sésame, après les réacteurs 1 et 2 de la centrale Sendai (située dans le sud-ouest).

Le site de Takahama est exploité par la compagnie régionale Kansai Electric Power qui alimente une partie de l'ouest de l'archipel et était, avant le désastre de Fukushima, la plus dépendante à l'énergie nucléaire.

L'autorité se borne toutefois à donner un avis technique. L'autorisation de relancer les réacteurs, elle, doit venir des milieux politiques. Le gouvernement de droite, lui, y est plus que favorable, mais il doit auparavant obtenir le consentement des autorités locales, ce qui pourrait faire traîner en longueur les discussions.

Dans le cas des unités 1 et 2 de Sendai, l'autorité nucléaire avait jugé dès mi-juillet dernier, dans un rapport de plusieurs centaines de pages, qu'elles remplissaient les critères de sûreté, et elles ne sont toujours pas réactivées. Il faudra encore plusieurs semaines ou mois avant qu'elles ne le soient, en raison de délais de procédures. Le feu vert politique local a pourtant été donné en novembre.

La majorité des citoyens japonais sont opposés à l'énergie nucléaire, mais la mobilisation contre leur relance s'est notablement affaiblie.