TransCanada va rompre ses liens avec la firme de relations publiques Edelman, a annoncé l'entreprise, mercredi, une semaine après qu'un groupe écologiste ait rendu public son plan de communication sur l'oléoduc Énergie Est.

Des documents obtenus par Greenpeace ont révélé qu'Edelman a recommandé à TransCanada de «mettre de la pression» et «distraire» les écologistes qui s'opposent au mégaprojet de 12 milliards, par exemple en scrutant leurs antécédents judiciaires.Le plan a par ailleurs identifié six régions du Québec où les citoyens sont plus susceptibles de contester la construction de l'oléoduc.

La divulgation du plan de match a été vertement critiquée par les adversaires de l'oléoduc. Si bien que l'entreprise a annoncé qu'elle mettra fin à son association avec le géant américain des relations publiques lorsque son contrat expirera en décembre.

«La discussion sur Énergie Est s'est transformée en un débat sur notre choix d'agence de consultants, a déclaré par communiqué le porte-parole de TransCanada, Tim Duboyce. Nous devons revenir à une conversation sur le projet lui-même et par conséquent, nous avons convenu qu'il est dans le meilleur intérêt du projet que nous ne renouvelions pas notre contrat avec Edelman.»

TransCanada espère ainsi lancer une « nouvelle discussion avec les parties prenantes ». L'objectif est de recentrer le débat sur les mérites d'Énergie Est plutôt que sur sa stratégie de communication.

«Dans le contexte actuel, nous ne sommes pas en mesure d'avoir le débat respectueux que nous souhaiterions avoir avec les Canadiens et les Québécois au sujet d'Énergie Est, a indiqué M. Duboyce. Nous avons besoin de discuter des mérites du projet, et de répondre aux préoccupations légitimes sur des sujets tels que la protection de l'eau et la vie marine, plutôt que de parler de tactiques de communications.»

Dans un communiqué, Edelman affirme que c'est de commun accord que son lien d'affaires avec TransCanada a été terminé. Elle a défendu la stratégie mise au point dans le cadre du projet Énergie Est.

«Nous restons fidèles à notre stratégie, peut-on lire dans le communiqué. Celle-ci était morale et éthique, et toute allusion au contraire est fausse.»

Trop tard, dit Greenpeace

Pour Greenpeace, la fin de l'association entre TransCanada et Edelman ne permettra pas de redorer l'image de la compagnie ni de son projet d'oléoduc.

«C'est l'acceptabilité sociale et l'image de TransCanada qui a souffert. Peu importe la firme de communications avec laquelle ils vont travailler, peu importe les actions qu'ils prennent, il va y avoir de la suspicion.»